Journées Européennes du Patrimoine 2023 Des hôtels au charme très particulier
Des bâtiments pluridisciplinaires
À quelques encablures de l’hôtel Pereire, l’hôtel Cail, achevé dans la seconde moitié du XIXe siècle en 1865, abrite de son côté la mairie du 8e arrondissement depuis 1926. Les visiteurs peuvent ainsi admirer une architecture plus ancienne que les autres hôtels particuliers, construits plus tardivement, jusque dans les années 1930. Si certains hôtels particuliers sont encore habités et conservent un caractère privé, la majorité d’entre eux prêtent aujourd’hui leurs murs à différentes institutions comme des ministères (à l’instar de l’hôtel de Rochechouart dans le 6e, qui héberge le ministère de l’Éducation Nationale et qui ouvre également ses portes). Toujours Rive Droite, l’hôtel d’Heidelbach (16e) marque les esprits par son inspiration néoclassique. Bâti en 1913 à la demande du banquier américain Alfred Heidelbach, il sert d’annexe au musée Guimet depuis 1991 et accueille les galeries du Panthéon bouddhique. Visiter l’établissement pendant les Journées Européennes du Patrimoine permet d’admirer son magnifique et réputé jardin japonais et son pavillon de thé dessiné par l’architecte Nakamura Masao et construit en 2001.
Découvrir les hôtels particuliers de la capitale suppose enfin de se rendre dans le Marais, épicentre de ceux-ci. Parmi les plus notables à visiter pendant les Journées Européennes du Patrimoine, citons dans le 4e, l’hôtel de Beauvais (68, rue François Miron) où est installée la Cour administrative d’appel de Paris, l’hôtel d’Aumont (7, rue de Jouy) qui accueille le Tribunal administratif de Paris. Plus que de simples établissements juridiques, ces splendides monuments assurent le cachet qui fait que sans eux Paris ne serait pas tout à fait Paris. Le patrimoine parisien n’a décidément pas encore livré tous ses secrets.
TROIS QUESTIONS À MORGAN LANGUILLE
Administrateur de la Fondation Simone et Cino del Duca
Quels sont les enjeux de l’ouverture au public de l’hôtel Pereire à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine ?
Morgan Languille : Il y a trois objectifs pour cet événement. Tout d’abord, présenter l’histoire de ce lieu qui a près d’un siècle et demi. Ensuite, faire découvrir le couple Simone et Cino Del Duca, qui s’est fait un nom dans le monde du journalisme et du cinéma d’après-guerre. Enfin, évoquer les actions de la Fondation, qui participe au rayonnement national et international des arts, lettres et sciences.
Qu’est-ce qui fait la particularité de cet établissement ?
Morgan Languille : L’hôtel Pereire a appartenu à Émile Pereire, qui était à la tête, avec son frère Isaac, d’un empire financier, immobilier et industriel sous la Monarchie de Juillet puis sous le Second Empire. C’est l’un des rares immeubles à posséder une cour qui donne sur la rue Alfred-de-Vigny. Par ailleurs, le bâtiment était une vraie maison de famille pour le clan Pereire, avec la salle de billard au rez-de-chaussée, les chambres à l’étage… L’endroit a une architecture particulière, à nulle autre pareille.
Peut-on imaginer d’autres ouvertures de l’hôtel Pereire par la suite ?
Morgan Languille : La journée du 16 septembre, gratuite et sans inscription préalable, va véritablement servir de test. Si le succès est au rendez-vous, alors nous verrons si nous pouvons mettre en place d’autres événements. De potentielles manifestations culturelles, organisées conjointement avec la mairie du 8e arrondissement, peuvent se tenir dans l’écrin unique de l’hôtel Pereire. À suivre !
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