Evénement

Journées Européennes du Patrimoine 2023 Des hôtels au charme très particulier

Les 16 et 17 septembre, les Journées Européennes du Patrimoine fêtent leurs 40 ans. L’occasion de plonger au cœur des hôtels particuliers, indissociables de l’architecture parisienne, dont certains ouvrent leurs portes au public pour la première fois.

Chaque année, les Journées Européennes du Patrimoine réunissent des milliers de visiteurs, avides de découvrir des trésors du patrimoine parfois jamais ouverts au public. Lancée en France en 1984 à l’initiative du ministère de la Culture, celle qui était alors nommée “Journée portes ouvertes dans les monuments historiques” a très rapidement rencontré le succès. En marge du sacro-saint palais de l’Élysée ou des locaux de France Télévision, cette manifestation est aussi l’occasion de pénétrer dans ces bâtiments de la capitale si incontournables que l’on n’y prête plus vrai- ment attention : les hôtels particuliers. Nés à la fin du Moyen Âge, ces immeubles édifiés en ville, entre cour et jardin, ont été plébiscités dans la Ville Lumière jusqu’au XIXe siècle, avant de progressivement décliner en raison des multiples destructions pour bâtir nouveaux immeubles et avenues. À une époque, la capitale comptait jusqu’à mille hôtels particuliers. Aujourd’hui, on en dénombre “seulement” un peu plus de trois cents. Parmi les plus secrets, l’hôtel Pereire se dresse fièrement aux abords du parc Monceau dans le 8e arrondissement. Construit entre 1879 et 1881, il abrite aujourd’hui la Fondation Simone et Cino Del Duca dédiée au rayonne- ment des arts, lettres et sciences en France comme à l’international. Jusqu’ici fermé au public, l’endroit ouvre exceptionnellement ses portes le temps d’une journée, le samedi 16 septembre. Un événement aussi rare que notable, à l’initiative du nouvel administrateur du site, Morgan Languille, nommé il y a quelques mois.

 

Hôtel d’Heidelbach

19, avenue d’Iéna, 16e journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr
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Hôtel Cail

56, boulevard Malesherbes, 8e. journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr
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Hôtel Pereire.

10, rue Alfred-de-Vigny, 8e. journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr
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Hôtel de Rochechouart

110, rue de Grenelle, 6e. journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr
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Hôtel d’Aumont

7, rue de Jouy, 4e. journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr
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Hôtel de Beauvais

68, rue François Miron, 4e. journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr
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Des bâtiments pluridisciplinaires

À quelques encablures de l’hôtel Pereire, l’hôtel Cail, achevé dans la seconde moitié du XIXe siècle en 1865, abrite de son côté la mairie du 8e arrondissement depuis 1926. Les visiteurs peuvent ainsi admirer une architecture plus ancienne que les autres hôtels particuliers, construits plus tardivement, jusque dans les années 1930. Si certains hôtels particuliers sont encore habités et conservent un caractère privé, la majorité d’entre eux prêtent aujourd’hui leurs murs à différentes institutions comme des ministères (à l’instar de l’hôtel de Rochechouart dans le 6e, qui héberge le ministère de l’Éducation Nationale et qui ouvre également ses portes). Toujours Rive Droite, l’hôtel d’Heidelbach (16e) marque les esprits par son inspiration néoclassique. Bâti en 1913 à la demande du banquier américain Alfred Heidelbach, il sert d’annexe au musée Guimet depuis 1991 et accueille les galeries du Panthéon bouddhique. Visiter l’établissement pendant les Journées Européennes du Patrimoine permet d’admirer son magnifique et réputé jardin japonais et son pavillon de thé dessiné par l’architecte Nakamura Masao et construit en 2001.

Découvrir les hôtels particuliers de la capitale suppose enfin de se rendre dans le Marais, épicentre de ceux-ci. Parmi les plus notables à visiter pendant les Journées Européennes du Patrimoine, citons dans le 4e, l’hôtel de Beauvais (68, rue François Miron) où est installée la Cour administrative d’appel de Paris, l’hôtel d’Aumont (7, rue de Jouy) qui accueille le Tribunal administratif de Paris. Plus que de simples établissements juridiques, ces splendides monuments assurent le cachet qui fait que sans eux Paris ne serait pas tout à fait Paris. Le patrimoine parisien n’a décidément pas encore livré tous ses secrets.

TROIS QUESTIONS À MORGAN LANGUILLE

Administrateur de la Fondation Simone et Cino del Duca


 

Quels sont les enjeux de l’ouverture au public de l’hôtel Pereire à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine ?

Morgan Languille : Il y a trois objectifs pour cet événement. Tout d’abord, présenter l’histoire de ce lieu qui a près d’un siècle et demi. Ensuite, faire découvrir le couple Simone et Cino Del Duca, qui s’est fait un nom dans le monde du journalisme et du cinéma d’après-guerre. Enfin, évoquer les actions de la Fondation, qui participe au rayonnement national et international des arts, lettres et sciences.

Qu’est-ce qui fait la particularité de cet établissement ?

Morgan Languille : L’hôtel Pereire a appartenu à Émile Pereire, qui était à la tête, avec son frère Isaac, d’un empire financier, immobilier et industriel sous la Monarchie de Juillet puis sous le Second Empire. C’est l’un des rares immeubles à posséder une cour qui donne sur la rue Alfred-de-Vigny. Par ailleurs, le bâtiment était une vraie maison de famille pour le clan Pereire, avec la salle de billard au rez-de-chaussée, les chambres à l’étage… L’endroit a une architecture particulière, à nulle autre pareille.

Peut-on imaginer d’autres ouvertures de l’hôtel Pereire par la suite ?

Morgan Languille : La journée du 16 septembre, gratuite et sans inscription préalable, va véritablement servir de test. Si le succès est au rendez-vous, alors nous verrons si nous pouvons mettre en place d’autres événements. De potentielles manifestations culturelles, organisées conjointement avec la mairie du 8e arrondissement, peuvent se tenir dans l’écrin unique de l’hôtel Pereire. À suivre !

Par Léna Le Fur - Publié le

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