Le tout dans un bâtiment industriel construit pour le BHV en 1891 par Samuel Menjot de Dammartin qui conserve l’attrait de sa façade raffinée et respecte le patrimoine de ce quartier parmi l’un des plus protégés de Paris. Pour la réhabilitation du bâtiment, Lafayette Anticipations a fait appel à une pointure hors norme, l’architecte Rem Koolhaas et son agence Oma. En effet, toujours en noir et sans cravate comme il se doit pour sa fonction, Rem Lucas Koolhaas, théoricien de l’architecture et urbaniste néerlandais, a fondé en 1975 à Rotterdam, l’Office for Metropolitan Architecture (Oma pour Bureau pour une architecture métropolitaine). L’objet de ce bureau d’architectes ? « Définir de nouveaux types de relations théoriques et pratiques entre l’architecture et la situation culturelle contemporaine. » En 2014, il est nommé directeur de la Biennale d’architecture de Venise et compte entre autres à son palmarès l’Airport 2000 à Zurich en Suisse en 1995, le Guggenheim Museum à Las Vegas en 2002 ou les boutiques Prada de New York et Los Angeles !
En mars 2018, le maître de l’élégance zen ouvre donc Lafayette Anticipations, son premier bâtiment à Paris où il insère une « tour d’exposition » en verre dotée de quatre planchers mobiles capables de réaliser quarante-neuf configurations différentes au fil des manifestations. Soit le nec plus ultra en ingéniosité de luxe ! À grande inauguration, grande artiste. Guillaume Houzé accueille une hôte américaine de marque Lutz Bacher pour laquelle il organise la toute première exposition monographique en France. Figure féminine, qui s’est choisi un pseudonyme masculin, l’artiste américaine connue pour ses œuvres conceptuelles s’est installée dans ce lieu monumental avec son univers issu de la culture pop. Ici, ça bouge et ça dérange.
Sexe, violence, pouvoir s’infiltrent dans ses arrangements sculpturaux à partir d’objets récupérés, ses ready-mades et ses vidéos. Ici, ça crie et hurle à n’en plus finir. Et son regard terrible et incisif de cinquantenaire – dont la renommée s’est construite en plusieurs vagues depuis les années 1970 entre la Californie, New York et l’Europe – perce l’âme humaine en croisant ses réflexions sur l’identité, le genre, la violence, l’intime, la société et l’espace. Plus qu’une exposition, le projet de Lutz Bacher, dont l’artiste n’a rien voulu dévoiler avant le vernissage, ni en interview ni en images, inscrit ainsi l’institution naissante dans un geste fort et audacieux. Il a juste filtré que cette installation mettrait en lumière la verticalité du bâtiment réhabilité par Rem Koolhaas. À vérifier !