« Nous avons cherché à valoriser autant le bâtiment que les collections, explique Olivier Flaviano, directeur du musée. L’idée est que le visiteur retrouve l’ambiance qui y régnait. Ainsi y rentre-t-on par l’accès principal emprunté par Saint Laurent et ses clientes pour accéder notamment à des pièces historiques conservées en l’état, les salons haute couture et le studio, lequel n’a jamais été ouvert à la visite libre jusqu’à présent. Vous y voyez des croquis, des objets personnels, des livres, des œuvres d’art… C’est comme si Yves Saint Laurent était toujours là. Ce musée est aussi une maison d’artiste, pensée pour que l’on y ressente l’esprit de ce dernier, ainsi que celui des gens qui ont travaillé avec lui. »
Et quel artiste ! Les modèles exposés le démontrent selon des thématiques qui révèlent les diverses facettes de son style et de ses inspirations : exotiques (Russie, Maroc, Espagne, Afrique…) ou artistiques (Matisse, Picasso, Mondrian…), ou encore puisées dans l’histoire de la mode (Antiquité, Moyen Âge, XIXe siècle, années 1940…). Un podium est dédié à la présentation d’une collection, du croquis à sa confection, en l’occurrence celle du printemps-été 1962, la première griffée YSL. Exprimant un enthousiasme communicatif, Olivier Flaviano rappelle la sentence de Pierre Bergé : « Chanel a libéré la femme, Saint Laurent lui a donné le pouvoir », notamment en empruntant des vêtements au vestiaire masculin (smoking, saharienne, jumpsuit, trench-coat). « Aujourd’hui, parfois sans le savoir, toutes les femmes portent quelque chose qui vient de lui. »