L’uniformisation des goûts, l’aseptisation des sens, la banalisation des saveurs au nom du désir de plaire à tous ne sont assurément pas des lignes de conduite Moët & Chandon. Encore moins lorsqu’il s’agit des millésimes Grand Vintage, dont la nouvelle cuvée estampillée 2013 titille d’avance les papilles. Et pour cause, à contre-courant de tous ceux qui prônent une standardisation des pratiques et des vins, dans la Maison fondée en 1743 cultiver sa différence au nom de l’excellence on aime faire. Chaque Grand Vintage est donc unique parce qu’il révèle le caractère exceptionnel des années singulières. Que ce soit en blanc ou en rosé, ce – que dis-je – ces 2013 incarnent l’esprit qui anime la collection, lequel repose sur trois valeurs : « liberté d’interprétation, sélection des vins les plus remarquables de l’année et individualité du millésime ». Oser du standard, du comme tout le monde avec un tel credo serait aussi indigne que sacrilège, noblesse Moët & Chandon oblige. Climat hivernal froid, printemps humide et frais favorable à la croissance, floraison tardive début juillet, été chaud et “normal” bientôt perturbé par la grêle, septembre frais et plutôt “mouillé”… ont créé des conditions particulières avec une récolte, en cette année 2013, qui a retrouvé ses dates d’octobre, période classique certes pour les vendanges mais pas connue depuis 1991. Si le rendement est modéré, il donne un bon niveau de maturité, avec des sucres et une acidité supérieurs aux attentes. Dans un tel contexte, la différence tient au talent du Chef de cave. Chez Moët & Chandon, Benoît Gouez se réjouit. Avec un tel orchestre de saveurs, il va pouvoir sélectionner soigneusement chaque instrument de sa partition des goûts pour créer la symphonie Grand Vintage 2013. Il compose une ligne mélodique et œnologique assumant une légère prédominance en Chardonnay, équilibrée par 38 % de Pinot Noir et enveloppée des arrondis du Meunier (21 %). Pour le Rosé, il conçoit une alchimie évidemment différente, avec le Pinot Noir à 44 % (dont 14 % de vin rouge), l’élégance du Chardonnay quantifié à 35 % tandis que le Meunier atteint 21 %. L’extra-brut envoûte par sa “structure ciselée, son équilibre énergique en bouche”, son talent à capturer le caractère de cette année exceptionnelle. Notes automnales de châtaigne et de sarrasin grillé, soupçon de miel et de nougat, apparition de fruits concentrés dont des citrons confits au sel, plus des nuances iodées, de fleurs séchées, de sève de pin élaborent un chant des saveurs original. “Singulier” même, pour reprendre l’expression phare des Grand Vintage, terme adapté aussi au Rosé 2013 dont le bouquet aux notes douces, les évocations de fruits rouges, la touche d’orange sanguine et de caramboles séduisent tout autant. Comme quoi la liberté d’interprétation, ce pilier Moët & Chandon, montre combien l’individualité, en Champagne, est une question de (bon) goût comme de (beaux) goûts.
Moët & Chandon, grand vintage 2013 Quand l’exception est singulière
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