La partie boutique regroupe tous les univers de la griffe : la mode féminine et masculine, la beauté, la maison, l’horlogerie et la joaillerie. On note les créations à la féminité affirmée pensées par Maria Grazia Chiuri dont certaines exclusives avec un service de personnalisation proposé pour des sacs et quelques vêtements judicieusement sélectionnés. Un écrin précieux accueille les collections de joyaux et de garde-temps imaginés par Victoire de Castellane, qui, à son arrivée chez Dior, a bouleversé les codes de la place Vendôme. L’espace homme donne la pleine mesure du succès des collections conçues par Kim Jones qui a réinventé la silhouette masculine de la griffe. L’univers Dior Maison valorise l’art de vivre à la française et les collaborations avec des designers et des architectes d’intérieur comme Pierre Yovanovitch qui signe des objets inédits. Tous jouxtent un des trois jardins imaginés par le paysagiste Peter Wirtz. Sans oublier le boudoir contemporain dédié à la beauté et aux parfums dont les murs sont rythmés par des roses sculptées dans la matière. Derrière une porte dérobée, une cabine de soins et maquillage invite à la détente. Les codes de la maison ont été réinterprétés sans jamais verser dans le trop “démonstratif” grâce au talent de Peter Marino, l’architecte star qui connaît parfaitement l’univers du luxe et est un fidèle de la maison. Il s’est vu confier sa troisième transformation de l’adresse légendaire de Dior. « Ce projet est différent des autres, bien sûr, parce que c’était la première boutique Christian Dior à présenter une façade historique du XVIIIe siècle », explique l’architecte. « L’idée était d’ouvrir les espaces, de faire entrer la lumière et la nature si chère à Christian Dior. Les photos de lui dans le jardin de sa maison de Granville m’ont toujours frappé ; il avait l’air si heureux. Je souhaitais vraiment créer un jardin d’hiver rempli de fleurs au rez-de-chaussée. » De nombreuses œuvres soulignent une nouvelle fois l’attachement de la maison aux arts et apparaissent comme un hommage à la vie de Monsieur Dior qui fut galeriste avant d’embrasser la carrière de couturier. Rose II d’Isa Genzken anime l’escalier principal, La Bourrasque de Paul Cocksedge surplombe la rotonde, réinterprétant l’idée de feuillage de façon abstraite. En touche finale, le mobilier soigneusement choisi est notamment signé Joaquim Tenreiro, Hans Olsen, Gio Ponti, Ado Chale, Claude Lalanne, Delos & Ubiedo, Gabriella Crespi. Les pièces vintage répondent à des créations contemporaines, un canapé XVIIIe siècle à des pièces américaines ou du mobilier des années 1940-1950 de Joseph-André Motte. Mais cette adresse mythique souhaite devenir avant tout un lieu de vie. Outre les ateliers de haute couture qui ont réintégré le bâtiment, un nouvel atelier haute joaillerie vient de s’y installer. Cette expérience repose également sur un luxe ultime : la première et unique suite Dior, un appartement exclusif qui “donne les clés” à son occupant de tout le 30 Montaigne, avec repas privé et visite possible à n’importe quelle heure, même la nuit, des ateliers maison. Il se murmure qu’elle est déjà réservée par des clients ultra-fidèles ! L’adresse du 30, avenue Montaigne est désormais tout aussi historique que hors norme.
La Galerie Dior, au cœur de la création
Si les passions de Monsieur Dior comme le jardinage, la mode, l’art de vivre à la française, les fleurs et les parfums, la cuisine raffinée avec des douceurs sucrées et des recettes salées, sont mises en avant dans la boutique, il faut franchir l’entrée de la Galerie Dior pour connaître sous toutes ses coutures sa vie et la success story de la maison qu’il a fondée. La visite de cet espace de 2 000 m2, qui rend hommage à son activité de galeriste avant son entrée dans la mode, est indispensable. Premier choc esthétique : une collection exceptionnelle de plus de 1 800 objets miniaturisés de l’univers Dior conçus en impression 3D, tout en camaïeux de couleurs animent les murs de son escalier. Le lieu profite de la scénographie audacieuse et exigeante de Nathalie Crinière qui est allée jusqu’à reconstituer le bureau de Monsieur Dior et la cabine d’essayage originelle de la maison de couture. Ce ne sont pas moins de treize salles animées de robes, d’accessoires, de films, d’images d’archives et de photos qui rythment cette balade tenant du conte de fées. Le public plonge dans la vie du couturier, dans l’ébullition des ateliers et des défilés, découvre l’allure Dior, les affinités artistiques de la maison, les femmes-fleurs avec d’exceptionnels modèles signés par Monsieur Dior et après lui Yves Saint Laurent, les robes de stars comme celle bleu marine portée par la princesse Diana au Met Gala en 1996, les influences des voyages ou encore les créateurs et couturiers qui furent et sont actuellement garants de la signature stylistique Dior, d’Yves Saint Laurent à Raf Simons en passant par John Galliano et Maria Grazia Chiuri. Il faut s’attarder sur un incroyable cabinet de curiosités au sein duquel sont méticuleusement exposés, dans des vitrines, des accessoires et des objets patrimoniaux dont le flacon de Miss Dior prenant la forme du bichon maltais du couturier, Bobby, créé spécialement pour les fêtes de Noël de 1952. Le parcours s’achève par la grandiose salle dédiée aux robes de bal, mises en majesté par des jeux de lumière féeriques. Le voyage est étourdissant. Un crème dans le Café Dior qui accueille le visiteur en fin de course… le temps de revenir tout doucement à la réalité.