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Les nouveaux jours du disco

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Les boules à facettes, les plafonds recouverts de miroirs et autres meubles seventies connaissent un vrai retour en grâce. Les restaurateurs l’ont bien compris, à en juger par l’ouverture de nombreux établissements qui remettent le disco au goût du jour. Dans la décoration comme dans l’ambiance, ce genre musical continue de séduire les noctambules (et les gourmets). Let’s Dance !

Un voyage dans le temps. Voici l’effet que procure Piccola Mia (4, place de la République dans le 11e), la nouvelle adresse phare de République. Dernier-né de la famille des Coco (à qui l’on doit déjà Mon Coco et P’tit Coco), ce nouvel établissement met la cuisine italienne à l’honneur avec une sélection de plats transalpins twistés pour l’occasion par le chef Denny Imbroisi et de pizzas réinventées par Julien Serri (vice-champion de France 2018 de pizza). L’originalité du lieu réside aussi bien dans sa carte que dans son aménagement intérieur sur trois espaces imaginé par l’architecte Michaël Malapert. Piccola Mia, que l’on pourrait traduire par Mon bébé en français, est plus qu’un simple restaurant italien, c’est éga- lement un endroit où se retrouver pour faire la fête sur fond de musiques disco. Il suffit de descendre quelques marches pour être transporté dans les années 70. Boules à facettes, moquette psychédélique et playlist de circons- tance (Tina Charles, Donna Summer, Cerrone…) com- posent le joyeux mélange d’un bar à cocktails dansant, dont la carte a été imaginée par le mixologue et chantre du low alcohol Matthias Giroud (cofondateur de l’Alchimiste).

Italo disco et Studio 54

Ces derniers temps, plusieurs établissements ont remis le disco au goût du jour. Giorgio (21-23, rue de Charonne, 11e), ouvert depuis l’été 2021, a été l’un des premiers à par- ticiper à cette nouvelle vague pailletée. Du rose en abon- dance, un four à pizzas customisé façon boule à facette géante et une bande-son rétro sont les ingrédients gagnants de cette deuxième adresse du Groupe Dalmata (après Dalmata Pizza, dans le 2e), dont le nom rend hom- mage à l’iconique Giorgio Moroder, pape de l’italo-disco. Sous-catégorie du disco, ce courant musical a été particu- lièrement prisé par nos voisins de l’autre côté des Alpes, au cours des années 70 et 80. Tony Esposito, Gazebo ou encore la sulfureuse Sabrina et son entêtant Boys, Boys, Boys ont jadis fait de l’Italie le pays européen du disco par excellence. Des artistes que l’on peut également réécouter avec plaisir chez Podium-Bistrot Disco (2, rue Linois, 15e). Dernier-né des Bistrots Pas Parisiens, avec une décoration signée par le célèbre designer britannique Tom Dixon, Podium investit l’ancien espace d’Eclectic, un restaurant qui faisait déjà la part belle aux années 70. Si le charme vintage était présent, encore fallait-il donner à l’endroit des airs de fête. Passionné par cette époque qui lui rappelle son enfance, Stéphane Rotenberg (voir encadré), actionnaire principal des Bistrots Pas Parisiens, a écumé les Puces de Saint-Ouen à la recherche de bibelots et accessoires que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître.

Aux côtés des incontournables boules à facettes sans lesquelles la fête ne serait pas aussi folle, les clients découvrent ainsi de véritables objets d’époque comme de vieux numéros de Paris Match. Les corps s’animent à partir du deuxième service, vers 22 heures, au son des DJ sets et de performances d’artistes en direct tandis que les papilles frétillent de plaisir grâce à la carte imaginée par le chef triplement étoilé Glenn Viel. Les grands classiques de la gastronomie française (soupe à l’oignon, tartare au couteau, riz au lait…) sont à l’honneur pour un prix assez raisonnable (60 euros pour le menu entrée, plat, dessert). Difficile de parler du disco sans évoquer le Studio 54, mythique discothèque new-yorkaise qui a connu de nombreuses heures de gloire de 1977, année de son inauguration, jusqu’au début de la décennie suivante. Un haut lieu de la fête où il était de bon ton de se montrer et danser jusqu’au bout de la nuit. Plus de quarante après, le Studio 54 continue de marquer les esprits. Chez Bonnie (10, rue Agrippa-d’Aubigné, 4e), la boîte de nuit la plus célèbre des seventies sert donc de référence pour la décoration de l’espace club (canapés en cuir marron, mobilier aux lignes arrondies, tables en acier chromé…) qui est ouvert du jeudi au samedi soir. L’ambiance est assurée avec une playlist électro-disco qui invite les noctambules à se déhancher, avant ou après avoir dégusté l’un des singuliers cocktails signature (mention spéciale au Bonnie 75, à base de Gin Nouaison, goji et pamplemousse, Champagne Billecart Rosé). Juste de l’autre côté de la Seine, Rive Gauche, l’art de la mixologie est également à l’honneur chez Grouvie, bar à cocktails situé au dernier étage de la Brasserie des Prés (6, cour du Commerce Saint-André, 6e). Élaborés par Jennifer Le Nechet, championne du monde de sa discipline en 2016, les breuvages aux noms évocateurs (Blondie, Dolly Parton, Billie Jean…) se dégustent dans une salle aux allures de night-club. Le disco a encore de beaux jours devant lui !

TROIS QUESTIONS À STÉPHANE ROTENBERG, PROPRIÉTAIRE DE PODIUM BISTROT DISCO

Comment l’envie d’un restaurant qui rendrait hommage au disco est-elle née ?

Stéphane Rotenberg : « Il y avait ce désir d’un endroit où l’on pourrait faire la fête tout en dégustant une cuisine de qualité. C’est la première fois que le chef étoilé Glenn Viel signe la carte d’un restaurant qui ne soit pas un gastronomique. Comme Podium se trouve dans un quartier de bureaux et de boutiques où il n’y a pas de voisinage, les clients peuvent s’amuser à leur guise sans craindre de déranger quiconque ! »

Qu’est-ce que le disco représente pour vous ?

Stéphane Rotenberg : « C’est toute mon enfance. Lorsque des clients de ma génération viennent chez Podium, ils ont un effet madeleine de Proust. Le fait de réentendre une chanson provoque instantanément des souvenirs liés à telle ou telle période de notre vie. Que ce soit pour moi ou pour ceux qui testent le restaurant, il y a cette idée que le disco est un excellent antidépresseur. Et nous en avons bien besoin en ce moment. »

Comment décririez-vous Podium en trois mots ?

Stéphane Rotenberg : « Tout d’abord, “Glenn Viel”, pour la manière dont il revisite les classiques de la cuisine française. Ensuite, “fête” : c’est vraiment ce que recherchent les clients quand ils viennent chez Podium. Enfin, je dirais “souvenirs” tant la nostalgie est de mise grâce au pouvoir si important de la musique. »

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