Evénement

Art Basel Paris : Plus grand, plus fort, plus beau…

C’est au sein du Grand Palais, ce lieu hautement attractif et tant attendu après trois ans de rénovation, que se tient Art Basel Paris du 18 au 20 octobre. La machine de guerre suisse prend, ici, des marques très parisiennes mêlant, à l’instar des Jeux olympiques, excellence artistique et héritage culturel. Elle accueille le public avec le titre très frenchy du nouvel accrochage Oh La La! Clément Delépine, directeur d’Art Basel Paris, nous présente l’édition 2024.

 

A droite, les adresses des Foires d’Art d’octobre à ne pas louper.

Design Miami - L’hôtel de Maisons 15 au 20 octobre

51, rue de l’Université, 7e designmiami.com/
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Paris Internationale - Central Bergère 16 au 20 octobre

17 Rue du Faubourg Poissonnière, Paris 9e parisinternationale.com/
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Offscreen - Grand Garage Haussmann 16 au 20 octobre

43-45 Rue de Laborde, Paris 8e offscreenparis.com/fr
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Moderne Art Fair 17 au 20 octobre

Avenue des Champs-Élysées, Paris 8e moderneartfair.com/
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Asia Now - Monnaie de Paris 17 au 20 octobre

11, Quai de Conti, Paris 6e asianowparis.com/fr/
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AKAA - Carreau du Temple 18 au 20 octobre

4 Rue Eugène Spuller, Paris 3e akaafair.com/
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Quelle a été votre première impression en pénétrant dans le Grand Palais rénové ?

Clément Delépine : « J’ai été happé par la beauté, la grandeur, la monumentalité du lieu et la sublime verrière. Le charme a opéré immédiatement. J’ai tellement rêvé de cette ouverture que nous préparons depuis trois ans. Art Basel Paris est extrêmement privilégié dans la capitale et nous tentons de nous hisser à la hauteur de ce privilège. »

Qu’apporte la rénovation du Grand Palais?

Clément Delépine : « Tout d’abord, le lieu augmente en taille. Donc la foire grandit. Art Basel Paris présente 41 galeries supplémentaires et fait croître la foire de 27 %, ce qui est assez conséquent par rapport à l’événement. Ce n’est pas rien de passer de 154 galeries à 195. Il faut un sacré exercice d’intelligence collective du comité de sélection pour choisir les galeries qui occupent le mieux les différents espaces du Grand Palais. C’est toute la question qui nous a animés. »

Comment occupez-vous l’espace ?

Clément Delépine : « Au-delà du confort logistique et des aménagements d’infrastructures, nous occupons les balcons qui avaient été fermés au public. Le secteur Emergence, en partenariat avec le Groupe Galeries Lafayette, investit cet espace. C’est un secteur important, à mes yeux, car il défend les économies plus fragiles. Je viens de la foire Paris Internationale, qui présente de jeunes artistes, c’est quelque chose qui me tient à cœur. »

Quel est le propos d’Art Basel Paris 2024?

Clément Delépine : « C’est une foire internationale à l’intérieur de laquelle l’excellence de la scène française est mise en avant. C’est aussi une foire qui profite de la présence de différents champs créatifs à Paris pour tester de nouvelles intersections possibles entre les arts et la mode, la littérature et le design. »

Quelle forme peut prendre ces intersections?

Clément Delépine : « Cette année, le partenariat avec la maison de mode Miu Miu créé en 1993 par Miuccia Prada, très investie dans l’art via sa fondation à Milan et Venise, met en scène un projet intitulé Tales & Tellers conçue par Goshka Macuga et Elvira Dyangani Ose, au sein du Palais d’Iéna. »

Quelles sont les propositions artistiques fortes des grandes galeries?

Clément Delépine : « D’une part, en cette d’année d’anniversaire du surréalisme, beaucoup de galeries ont voulu mettre à l’honneur les artistes du courant comme Wilfredo Lam, René Magritte, Max Ernst, Yves Tanguy… D’autre part, la proposition des institutions culturelles parisiennes donne généralement un indicateur des artistes que l’on trouve en écho au Grand Palais. Tom Wesselmann, qui a une rétrospective à la Fondation Louis Vuitton, est montré par Almine Rech (Paris) et Van de Weghe Gallery (New York). L’Arte Povera, présenté à la Bourse de Commerce – Pinault Collection, se retrouve chez Sprovieri (Londres). Et puis, vous avez des propositions précises comme celle de Richard Nagy (Londres) avec Egon Schiele. Tous les grands noms de la scène contemporaine, tous les artistes établis sont présents à la foire. »

Vous créez un nouveau secteur, Premise. Que va-t-il présenter?

Clément Delépine : « Ce secteur, qui se rapproche du secteur Feature de la foire de Bâle, offre une liberté curatoriale qui fait la part belle aux histoires que les galeries nous racontent. Il regroupe neuf présentations d’œuvres reflétant une relecture de l’histoire de l’art plus inclusive. C’est un retour à un tropisme de l’art qui fait que c’est parfois l’exposition qui fait œuvre d’art. »

Pouvez-vous nous dire si un courant domine la scène contemporaine?

Clément Delépine : « Il existe un questionnement autour de l’objet et de son accumulation. Pour certains artistes, j’observe un retour à des pratiques plus conceptuelles dans le sens où l’idée fait œuvre d’art, le protocole, une pratique militante fait œuvre d’art. »

Quel rôle pédagogique donnez-vous à la foire?

Clément Delépine : « La foire n’est pas un musée, mais elle a malgré tout un rôle institutionnel et a un potentiel pédagogique incroyable. Quand on se confronte à des événements comme la Biennale de Venise ou Manifesta, on voit qu’il y a une tendance à la réécriture du canon. Nous sommes, évidemment, un outil du marché, mais on produit aussi du discours sur le marché, et on arrive, en tant que foire, à se rendre compte de ce qui se négocie à l’instant T dans le champ de l’art. On aimerait que le canon soit peut-être un peu plus poreux. Car nous embrassons un public très large. « 

ART BASEL PARIS : les coups de cœur de Paris Capitale

Parmi les plus de 190 galeries présentes à Art Basel Paris, Paris Capitale a sélectionné les pépites à ne pas rater. Du maestro Picasso à la toute jeune artiste Johanna Mirabel, découvrez un panorama en sept artistes de la scène artistique contemporaine. 

 

 

JOHANNA MIRABEL

La galerie de Nathalie Obadia fait partie des adresses incontournables de la scène contemporaine parisienne. Elle représente les plus grands artistes français d’aujourd’hui comme Valérie Belin, Carole Benzaken, Patrick Faigenbaum, Laura Henno, Fabrice Hyber, Jérôme Zonder ou Agnès Varda. Pour la foire, toujours à l’affût de nouveaux talents, la galerie dévoile sur son stand une œuvre de Johanna Mirabel, une toute jeune artiste française aux origines guyanaises diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2019. Découvrez ses grandes scènes d’intérieur aux contours éthérés, habitées par des personnages aux postures alanguies

 

 

 

 

SOPHIE THUN

La galerie viennoise Sophie Tappeiner défend dans sa programmation d’excellentes artistes présentées à l’international comme Angelika Loderer, Irina Lotarevich, Sophie Reinhold ou Anna Zemánková. Elle montre à Art Basel Paris une œuvre d’une jeune femme de 39 ans, Sophie Thun, qui vit et travaille à Vienne et enseigne la photographie à la Kunstakademie de Düsseldorf. L’artiste utilise son corps comme un outil pour examiner et remettre en question des concepts établis qui touchent, comme dans cette photographie, le cœur de la production artistique.

 

 

 

 

 

PABLO PICASSO

Impossible de ne pas s’arrêter sur le stand de l’incontournable galerie new-yorkaise Van de Weghe Fine Art, fondée en 1999, où vous attendent trois œuvres magistrales des immenses peintres Keith Haring, Basquiat et Picasso. À 85 ans, soit trois ans avant son décès, Picasso témoigne encore de toute sa puissance créatrice. En 1967, le maître espagnol, auteur des célébrissimes Les Demoiselles d’Avignon et Guernica, peint cette magnifique huile sur toile, intitulée Mousquetaire, son alter ego toujours d’attaque!

 

 

 

Johanna MIRABEL, La Crue, 2024, © Johanna Mirabel
Sophie_Thun. Oberkasselerstr. to Poljanski nasip, 2023
PABLO PICASSO, Mousquetaire, 1967, Image courtesy of Van de Weghe Gallery

 

 

 

JAMES WHITE

Diplômé du Royal Collège de Londres, James White commence sa carrière au début des années 1990. En 2001, il abandonne l’installation pour se consacrer à la peinture à l’huile en noir et blanc. Réalisées sur aluminium, bois ou acrylique, ses œuvres trouvent leur origine dans des photographies instantanées prises dans son environnement, à la maison et en voyage: une porte légèrement entrouverte ou un verre d’eau laissé sur un lavabo de salle de bains. Ces moments de la vie quotidienne évoquent la quiétude des peintures des maîtres flamands et reflètent une sensibilité plus contemporaine, ritualisée et minimaliste. Une très belle œuvre silencieuse sur le stand de Zander, l’une des plus grandes galeries de photographies au monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

ANNA MARIA MAIOLINO

C’est en 1995 que Raffaella Cortese ouvre sa galerie à Milan. Elle y présente des artistes femmes, des féministes, comme Kiki Smith et Zoe Léonard, puis Sophie Calle, Destiny Deacon, Annette Messager ou Carol Rama. Sur son stand à Art Basel Paris, la galerie présente une superbe œuvre d’Anna Maria Maiolino, qui est l’une des figures les plus importantes du Brésil. Née en 1942 en Italie, l’artiste travaille sur les processus de création et de destruction, et explore les notions de subjectivité et de soi. Son medium? Une multitude de disciplines! De la photographie, au dessin, à la gravure et la poésie en passant par le cinéma.

 

 

 

 

 

 

MICHELANGELO PISTOLETTO

Basée en Italie à San Gimignano, la galerie Continua a vite fait de s’étendre à l’international et d’ouvrir un superbe lieu rue du Temple au cœur du Marais. Découvrez, sur le stand, comme à l’exposition qui lui est consacrée à la galerie, l’œuvre de l’artiste Michelangelo Pistoletto, né dans le Piémont en 1933. À plus de 90 ans, vous croiserez peut-être dans les couloirs de la foire cette figure monumentale de l’art italien toujours élégant en costume noir et chapeau sur la tête. Depuis les années 1960, l’artiste travaille sur la couleur et la lumière avec le miroir, ce lieu de réflexion qui est « l’espace cosmique de la totalité et donc de tous », dit-il.

 

 

 

James White,Glass 10, 2023©courtesy Zander Galerie, Cologn
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MICHELANGELO PISTOLETTO, Color and light, 2021, Courtesy the artist and GALLERIA CONTINUA,Oak Taylor-Smith

MARCEL BROODTHAERS

L’artiste surréaliste belge, né en 1924, s’est passionné pour la chimie avant de plonger dans la poésie. Inspiré par Mallarmé et Magritte, Marcel Boodthaers avait trop de génie pour se contenter d’un seul médium. Dès les années 1960, il fabrique des compositions d’objets où se mêlent l’humour et l’absurde. La galerie Konrad et Dorothée Fischer, fondée en 1967 dans un minuscule espace de Düsseldorf, est aujourd’hui l’une des plus grandes enseignes allemandes. Elle présente un célèbre readymade contradictoire créé en 1972 par Broodthaers, qui surfe ici, sur le langage et l’image. N’hésitez pas à découvrir d’autres artistes de la galerie comme Richard Long, Bruce Nauman ou Sol LeWitt

Marcel Broodthaers. Ceci n‘est pas un objet d‘art, This is not…, Dieses ist nicht eine Kunstwerk, 1972©Konrad Fischer Galerie
Par Anne Kerner - Publié le

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