Marie Ange Casta : « je n’ai jamais peur »
On connait Laetitia Casta, star des podiums puis comédienne, on se doit de découvrir sa jeune soeur, Marie-Ange Casta, dotée d’une similaire beauté radieuse et d’une forte personnalité, top model et actrice aussi, au théâtre comme pour le cinéma ou la télévision. A Paris, elle enchaîne les rôles au théâtre.
Après On aurait dû aller en Grèce , que vous venez de jouer au théâtre du Gymnase, vous enchaînez avec Amis pour la Vie au Théâtre de l’œuvre. Deux rôles bien différents ?
Oui, et j’ai beaucoup de chance d’incarner des femmes qui ne se ressemblent pas. J’ai fini de jouer une pièce de boulevard, où l’on rit beaucoup, et je commence un quatuor écrit pâr Bertrand Marcos qui est davantage une comédie dramatique.
Les quatre acteurs à l’affiche (Alysson Paradis, Davy Sardou, Marie-Ange Casta et Julien Personnaz) sont tous des frères, soeurs ou fils d’artistes déjà connus. C’est un hasard ?
C’est surtout que nous sommes tous, en soi, le frères et la soeur de quelqu’un d’autre ! Pas plus et pas moins.. Que nous fassions le même métier d’artiste prouve la proximité des esprits, mais pas forcément que l’on existe grâce à l’autre. Heureusement !
Vous êtes Corse et le revendiquez souvent. Qu’est-ce qu’être Corse pour vous ?
Je crois que c’est culturel. J’ai vécu en Corse de mon enfance, à ma vie de jeune adulte. L’énergie de l’insularité corse m’a construite. Elle m’a apportée une chose vitale : l’absence de peur. Je n’ai pas peur de parler, de dire ce que je ressens, de faire ce que je souhaite. J’ai la conviction qu’il ne peut rien m’arriver, et cela a créé en moi une confiance absolue que j’essaie d’autant plus d’inculquer à mes filles, que la société corse est très matriarcale. Mon mari (l’humoriste et imitateur Marc-Antoine Le Bret), lui, est Breton, cela crée de bons caractères !
Qu’apprenez-vous à vos filles ?
Je leur apprend à être « elle ». A ne pas être complaisante, à ne pas être là pour satisfaire les autres. A avoir le droit d’échouer, de se tromper, de ne pas être parfaite.. Je leur dis que moi aussi, en tant que mère, je peux être fatiguée, triste, en colère, imparfaite..
Votre sœur Laetitia nous avait dit, dans Paris Capitale qu’elle avait eu une mère et une grand-mère qui s’étaient sacrifiées pour leur famille, et qu’elle ne le souhaitait pas pour elle-même. Lui ressemblez-vous ?
Non, nous n’avons le même caractère et n’avons pas été vraiment élevées ensemble. Nous avons 12 ans de différence, et moi, j’ai toujours grandi en Corse. J’avais trois ans lorsqu’elle a a commencé à être connue. Nos valeurs et nos expériences sont donc assez différentes.
Cependant, lorsqu’elle commençait à défiler, la toute petite fille que vous étiez faisait, elle aussi, des défilés de mode devant sa grande sœur. Ce n’est pas anodin..
Bien ^sur, cela s’appelle le mimétisme. Dans une même famille, on a les mêmes racines. Mais ensuite, chacun peut évoluer diféremment.
Vous avez aussi été top-model. A voir les défilés actuels, on est frappé par la maigreur des filles. Comme si les efforts récents, pour montrer des mannequins aux tailles plus « normales » avaient été vains…
Vous savez, je suis dans une démarche de non-jugement. Chacun fait ce qu’il veut de son corps. Chacun fait son chemin avec ses nœuds, ses convictions. On a toujours le choix d’accepter les choses ou de faire semblant de les accepter.. Certaines se rebellent en silence, d’autres en parlant..
Et vous, êtes-vous une rebelle qui parle ?
Mais chaque jour, on dit quelque chose ! Même si on ne le clame pas publiquement . Je n’ai jamais eu l’impression de me taire.. Je m’efforce avant tout d’être quelqu’un de bien.
Vous avez fait du stylisme, des shootings photos, des pubs, un documentaire, vous êtes aussi actrice… C’est rare en France, dans un pays où l’on préfère les gens dans une case, dans un seul tiroir !
Eh bien, voilà, je suis une immense commode ! (Rires) En fait, nous sommes tous une pierre à multiples facettes. On fait de la mode ou du théâtre, on est profond et superficiel, triste et joyeux, on évolue d’une décennie à l’autre… Petite, je voulais être prof d’arts plastiques. J’ai fait trois mois d’université en Corse et je me suis enfuie pour Paris… afin de faire une école de mode. Le reste est venu.. Il faut se laisser surprendre, et accepter l’idée que l’on peut apprendre sur le tas.
Que n’avez-vous pas encore fait ?
En ce moment, j’aime bien broder. J’aimerai aussi faire de la poterie, de l’ébénisterie. Et écrire aussi. Il y a une fiction pour le cinéma que j’ai déjà en tête…

Les lieux parisiens que j'aime
- Pas seulement parce que j’y joue, mais aussi parce qu’il est très intime, et qu’il a une belle histoire
- un restaurant japonais moderne qui fait de la cuisine irrésistible, dans un très beau cadre.
- Une boulangerie sur la place Olympe de Gouges, entre la Rue de Turenne et la Rue Charlot. C’est délicieux.
- Pas très grand, mais typiquement parisien et calme.
- J’adore aller dans la salle Arkoze. L’escalade fait du bien, demande de la dextérité et de la résilience.
- Le Musée Picasso pour ses œuvres et le Jardin du Musée Rodin où l’on plonge dans un ailleurs.
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