Interview

Jeanne Damas Infatigable Parisienne

Tour à tour mannequin, créatrice de mode et comédienne, Jeanne Damas a plus d’une corde à son arc. Fondatrice de la marque Rouje, qui fêtera l’an prochain ses 10 ans, la directrice artistique au style inimitable s’est imposée comme un choix évident pour inaugurer notre nouveau rendez-vous, “La Parisienne”.

 

En 2016, vous avez lancé votre marque Rouje, qui a rapidement connu le succès. Près de dix ans après, quel bilan en tirez-vous ? Vous attendiez-vous à une telle trajectoire ?

Compte tenu de toutes les marques qui existent aujourd’hui, je suis assez fière de me dire que nous sommes toujours là avec notre ADN très marqué. C’est plutôt amusant de travailler actuellement sur les 10 ans de Rouje. À cette occasion, on remet en avant les valeurs de la marque, et on réunit également toute notre communauté. Aujourd’hui, le principal challenge est de réussir à la faire grandir encore davantage tout en gardant l’authenticité et la spontanéité qui ont fait son succès.

Vous avez signé une capsule déco avec Simrane au printemps dernier, et vous vous apprêtez à en dévoiler d’autres dans les mois à venir. Comment naissent ces collaborations avec ces différentes maisons ?

Je marche énormément à l’instinct. J’aime qu’il y ait une cohérence et de l’authenticité. Tout va dépendre d’une rencontre ou d’une maison avec laquelle j’ai mes habitudes, à l’instar de Simrane.

En octobre, par exemple, je vais présenter une collaboration autour de l’upcycling avec mon amie de longue date la créatrice de mode Yasmine Eslami. Il s’agit d’une collection capsule de sous-vêtements avec des tissus récupérés. Tous les bénéfices seront reversés à la Maison des femmes ReStart, avec laquelle je travaille depuis cinq ans.

Vous êtes une vraie icône de mode. Si vous deviez choisir trois indispensables (vêtements, accessoires…), ce serait lesquels ?

En cette période de rentrée, le trench-coat est le meilleur allié pour affronter avec élégance une météo qui se rafraîchit. En guise de chaussures, j’aime la simplicité d’une paire de ballerines. Enfin, pour une petite touche de maquillage, un bon rouge à lèvres se suffit à lui-même.

Que ce soit la mode, la décoration ou le cinéma, vous avez exploré de nombreux domaines avec une certaine aisance. Quels sont ceux vers lesquels vous aimeriez vous tourner à présent ?

J’adore naviguer entre plusieurs univers. C’est désormais possible en France, alors que ce n’était pas forcément très bien vu il y a encore quelques années.

 Aujourd’hui, c’est un peu plus accepté. C’est une grande richesse de pouvoir se nourrir d’un art comme le cinéma, par exemple. Lorsque je joue un rôle, cela va me servir pour ma marque et me donner des idées. En outre, je sors aussi de ma zone de confort. Je trouve ça intéressant de rencontrer des personnes que je n’aurais peut-être jamais côtoyées si j’étais restée dans mon domaine de base. Je ne sais pas encore quel sera mon prochain projet. Parfois, je m’imagine en train de retaper des maisons anciennes. Avec mon compagnon, nous avons d’ailleurs une passion commune pour les vieilles pierres.

Lorsque vous avez sorti votre livre Jeanne Damas à Paris (coécrit avec Lauren Bastide), en 2017, vous avez dit qu’il y avait autant de Parisiennes que de femmes vivant à Paris. La sacro-sainte figure de la Parisienne, enviée dans le monde entier, serait donc un mythe ?

Il est évident que l’image de la Parisienne est un mythe. Mais c’est également une réalité. D’une certaine manière, je pense que ce sont surtout d’autres paramètres qui font fantasmer les gens, tels que la ville de Paris en elle-même,

« LA SEULE VRAIE PARISIENNE, C’EST PARIS »

la France, la culture, la beauté ou encore l’architecture. J’ai l’habitude de dire que la seule vraie Parisienne, c’est finalement Paris. En ce qui me concerne, j’ai toujours fait une distinction claire entre qui je suis au quotidien et mon image dans la presse. Ce sont finalement deux représentations bien distinctes.

Vous avez grandi dans le 12e arrondissement, et vos parents tenaient un restaurant du côté de Bastille. Qu’est-ce que l’Est parisien représente pour vous ? Y avez-vous des adresses de prédilection ?

Je suis complètement une fille de l’Est parisien, et un pur produit du 11e arrondissement ! J’aime ce coin de la capitale, qui représente pour moi le “vrai Paris”. C’est-à-dire une ville cosmopolite, de tous les âges, avec du bruit, des commerces… J’apprécie tout particulièrement la librairie La Terrasse de Gutenberg (9, rue Emilio-Castelar, 12e) et le restaurant italien Passerini (65, rue Traversière, 12e). Bien sûr, il m’arrive d’aller dans d’autres quartiers, comme Saint-Germain-des-Prés, que j’aime beaucoup, mais j’ai un peu l’impression d’être une touriste, là-bas. Ce n’est pas du tout mon environnement.

Si vous ne viviez pas à Paris, dans quelle autre ville seriez-vous installée ?

Assurément dans une grande ville du sud de la France, entre la Camargue et la Provence. Arles ou Marseille seraient de parfaits compromis par rapport à la vie parisienne. Avec le soleil en plus !

D’après Ernest Hemingway, Paris est une fête. Et vous, Jeanne Damas, si vous deviez choisir un mot pour définir la ville, ce serait lequel ?

Un village !

Portrait Jeanne Damas interview Paris Capitale
Les bonnes adresses de Jeanne Damas

Les bonnes adresses de Jeanne Damas

  • 28, rue du Mont-Thabor, 1er
  • 35, rue de Richelieu, 1er
  • 58, rue Montmartre, 2e
  • 78, rue Vieille-du-Temple, 3e
  • 5, rue de Thorigny, 3e
  • 28, place des Vosges, 3e
  • 16, rue de Turenne, 4e. https://www.rouje.com/
  • 170, bd de Magenta, 10e
  • 114, rue Amelot, 11e
  • 19e
Par Antoine Le Fur - Publié le
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