Quels sont vos matériaux et couleurs de prédilection ?
Nous partons toujours d’un mix de brutal et de sophistiqué, de matériaux forts, d’essences de bois dans tous leurs états, de marbres timides ou audacieux, de laiton doré, noir ou battu… Le tout ponctué de teintes lumineuses, vaporeuses, d’écru, de rose pâle, de blanc, de grège… Mais j’aime aussi les incursions de couleurs. Il y a toujours, quelque part, une touche foncée qui vient recréer du contraste et surligner les formes.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Nous développons une vingtaine de projets, dont des résidences privées et des hôtels. Après le Ritz Madrid rouvert dernièrement, nous allons livrer un hôtel Dorchester à Dubaï et un Four Seasons à Majorque. Nous poursuivons parallèlement la décoration des flagships Moncler, dont le prochain, à la Galerie Vittorio Emanuele II à Milan. Chaque boutique Moncler est comme un laboratoire, une manifestation de la marque dans toutes ses dimensions créatives et technologiques ; c’est toujours une nouvelle aventure, faite de défis qui sont autant de leviers de créativité. Nous réalisons
également l’architecture intérieure du Café de l’Alma à Paris, dans un esprit de brasserie new-yorkaise, décontractée et énergisante, élégante sans être statutaire.
Quels sont vos lieux de prédilection à Paris ?
Je viens de découvrir le restaurant Langosteria à la Samaritaine, que nous fréquentons beaucoup à Milan. C’est délicieux, et la décoration de Peter Marino est très juste, vraie, feutrée et milanaise. Par ailleurs, je fréquente les expos dès que je le peux. Une belle scénographie peut être une source d’émulation, comme celle consacrée à Signac qui s’est terminée le 26 juillet au musée Jacquemart-André, où je vais retourner voir celle sur Botticelli. J’adore ce musée, tout comme Camondo, proche de chez nous. Nous y allons, nous y retournons, c’est un endroit inspirant, émouvant, avec en toile de fond l’histoire tragique de cette grande famille déportée.