Culture

Angelin Preljocaj : figure incontournable de la danse contemporaine

Il est le grand chorégraphe  français d’aujourd’hui. Celui dont la compagnie -qui porte son nom- danse dans le monde entier, et dont les ballets sont interprétés par les grandes compagnies internationales. 2025 n’est pas une année anodine  pour Angelin Preljocaj. Car il  fêtera les 40 ans de sa toute première compagnie, crée à Champigny sur Marne et entrera… à l’Académie des Beaux-Arts.

 

 

Théâtre de la Ville 10 avril au 3 mai

2 pl Châtelet, 75004 Paris www.theatredelaville-paris.com/fr
Voir l’itinéraire

Seine Musicale 25 au 29 juin

1 Ile Seguin Boulogne Billancourt, 92100 Boulogne Billancourt www.laseinemusicale.com/
Voir l’itinéraire
<>

Votre nouvelle  création (la 65 ème..) arrive au Théâtre de la Ville, que pouvez-vous en dire aujourd’hui ?

Angelin Preljocaj : « A vrai dire, je ne sais ce que je fais que lorsque je suis dans le studio avec mes danseurs, en train de créer avec eux..  ce qui est sûr, c’est que je tourne autour de Stockhausen, le compositeur de « Helikopter »,  la pièce qui accompagnera cette création, mais aussi de Laurent Garnier, qui en compose la trame musicale. »

 

Laurent Garnier étant DJ,  on l’imagine aussi sur scène avec vos danseurs..

Angelin Preljocaj : « En fait, ce n’est pas vraiment l’idée. Car le ballet va tourner partout, et je ne voudrais pas que seules de grandes villes aient droit à sa présence sur scène. En revanche, j’aimerai penser l’inverse.. Que nous, nous allions sur un de ses sets en concert !! »

 

Vous avez crée votre première compagnie il y a 40 ans cette année. Allez-vous fêter cela ?

Angelin Preljocaj : « Oui, ce sera à la maison ! dans notre lieu d’Aix-en-Provence. On reprendra plusieurs pièces, mais je dois dire que je préfère regarder devant, plutôt que dans le rétroviseur, même si nous avons toujours dansé  mes précédents ballets. »

 

A vos débuts, vous dansiez avec vos interprètes. Puis, vous avez eu l’âge d’être leur père, et aujourd’hui leur grand-père. Qu’est-ce que cela change dans votre rapport à eux ?

Angelin Preljocaj : « (Rires)Je vais vous répondre comme Groucho Marx : « Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui lui est arrivé ! »  Bon, moi, je trouve que j’ai leur âge., que je n’ai pas changé.  Eux pensent sûrement que non ! Il faut être deux pour créer un lien… Je ne suis pas dupe, mais l’important c’est surtout de vouloir aussi être nourri par eux. Je ne suis pas un démiurge. Je ne les fabrique pas. »

 

On le sait peu, mais vous peignez aussi. Surtout des portraits. Quel bonheur y trouvez-vous ?

Angelin Preljocaj : « Je peins des gens que j’aime, donc c’est très agréable à faire. Ce sont mes selfies à moi ! (Rires) La peinture est pour moi un contre-point de la danse, je concrétise ce que je ne fais pas en studio : être seul, avec du temps  pour soi. »

 

Que n’avez-vous pas encore fait ?

Angelin Preljocaj : « Ecrire. Je consigne des choses à mes heures perdues, sur ma vie, sur ce que je fais. Comme si je voulais raconter mon parcours à mes petits-enfants. J’aime bien les mots. Je prends plaisir à les travailler. Je lis aussi beaucoup, c’est important de se connecter à d’autres formes d’art… Cela se niche dans les recoins de la mémoire, et tel un halo de brume, cela pénètre ensuite, dans un studio de danse.. »

 

Maurice Béjart, qui a dirigé des compagnies à Bruxelles puis à Lausanne disait qu’il appréciait de travailler dans des villes moyennes pour ne pas être distrait par les grandes métropoles. Vous le pensez aussi ?

Angelin Preljocaj : « Ah oui, absolument. Je vis et travaille à Aix-en-Provence et.suis chanceux  Je peux m’y concentrer et pourtant ce n’est pas du tout un désert culturel. Il y a même une agitation poreuse, propice à la création. »

 

Et il y a Paris, vers qui vous revenez toujours. Vous y êtes programmé trois fois cette saison !

Angelin Preljocaj : « Comme disait Diaghilev, le grand ordonnateur des Ballets Russes : « Tout ce que je fais, je le fais pour Paris » ! (Rires) Plus sérieusement, c’est très important de jouer à Paris, tous les chemins y mènent, et c’est près de là que j’ai grandi… »

 

Paris, c’est aussi l’Académie des Beaux-Arts où vous avez été élu à la Section « Chorégraphie »  en 2019  sans y avoir encore jamais  siégé. Quand prévoyez-vous votre « installation » officielle sous la Coupole ?

Angelin Preljocaj : « Ca y est, la date est fixée : ce sera ce 21 mai ! J’ ai mis du temps à trouver le moment, mais je voulais faire cela bien.. Maintenant, il me faut écrire le discours de réception.. Et choisir l’habit et l’épée dont je réfléchis au concept.. »

Le Paris d'Angelin Preljocaj

Le Paris d'Angelin Preljocaj

  • situé sur les Grands Boulevards, étonnant par sa technicité. Ce fût l’un des tous premiers cinémas qui proposait des films parlants. Son écran circulaire permet d’être en immersion totale dans le film…
  • Le Palais de Tokyo, le Louvre, le Centre Pompidou, mais aussi le Musée d’Orsay. J’ai eu le syndrome de Stendhal devant « Les raboteurs », ce tableau de Caillebotte où des menuisiers rabotent un parquet. Mon père exerçait ce métier… Je le voyais caresser les copeaux de bois…
  • Les berges de la Seine le soir, au coucher du soleil…  On y entend un bruit parisien que j’adore : celui des clapotis du fleuve….
  • Sans doute le périphérique qui encercle Paris. Encore que..  On doit pouvoir y trouver quelque chose…
  • Les oeuvres de Balzac..  « La Comédie Humaine » offre une immersion totale dans une époque, le 19 ème siècle, et dans la pensée humaine, qui est intemporelle…
Par Ariane Dollfus - Publié le

Vous aimerez sûrement les articles suivants…

Rejoignez-nous sur Instagram Suivre @ParisCapitale