Institut Giacometti, un lieu de référence dédié au sculpteur
Ce lieu exceptionnel aide à comprendre dans quel état d’esprit l’artiste travaillait grâce au mobilier lui ayant appartenu, aux murs couverts de dessins et à plus de soixante-dix sculptures. Nombre de celles-ci sont en plâtre et en bronze, en terre cuite aussi et tout particulièrement celles qui l’occupaient avant sa mort. Étant fragiles, certaines de ces œuvres n’ont encore jamais été présentées au public. En plus de la reconstitution de cet atelier, des expositions temporaires vont explorer les relations qu’entretenait Giacometti avec des créateurs de son temps, ou vont approfondir un aspect de son œuvre, ou encore révéler son influence sur des artistes qui lui ont succédé.
Autre approche de la richesse formidable des collections de la Fondation Giacometti : un cabinet d’art graphique réunit des pièces issues d’un ensemble de 5 000 dessins, lithographies et carnets, et d’autres encore peuvent être consultés sur demande. En plus de sa partie musée, l’Institut se veut aussi un centre de recherche en histoire de l’art consacré aux pratiques artistiques modernes (1900-1970) ouvert aux chercheurs, étudiants et amateurs, avec colloques, conférences et masterclass. Et des programmes pédagogiques pour divers publics vont aussi être développés. Vous l’aurez compris, les amoureux de Paris et les amateurs d’art ont donc un but de promenade tout trouvé dans cet incontournable Institut Giacometti.
Alberto Giacometti (1901-1966)
De nationalité suisse, fils d’un peintre prénommé Giovanni, Alberto Giacometti s’est établi à Paris durant les Années folles, dans ce quartier du Montparnasse qui était alors un lieu de vie et de rencontre essentiel pour les gens de lettres et artistes en tout genre et de toute nationalité.
En 1926, il se crée un atelier qualifié de “caverne” au 46, rue Hippolyte-Maindron, dans le 14e arrondissement, adresse située non loin du nouvel Institut Giacometti. Se soumettant à diverses influences, notamment en fréquentant les surréalistes, il invente cependant son propre style, particulièrement incarné par L’Homme qui marche, un de ses chefs-d’œuvre les plus connus.
Hasard du calendrier, son frère, le sculpteur et designer Diego Giacometti, fait l’objet d’une exposition jusqu’au 4 novembre au musée Picasso de Paris pour lequel il avait reçu une commande de mobilier dans les années 80 pour son ouverture en octobre 1985. Cet ensemble de cinquante pièces sera son ultime œuvre, en effet Diego Giacometti décédait en juillet 1985.
La Fondation Giacometti fait rayonner l’œuvre du sculpteur
La Fondation Giacometti – institution privée reconnue d’utilité publique et légataire universelle de la veuve de l’artiste Annette Giacometti – est dirigée par Catherine Grenier, ancienne conservatrice au Centre Pompidou. La Fondation a décidé de mettre en valeur de façon pérenne le travail du sculpteur avec cet Institut parisien qui, bien plus qu’un musée, se veut aussi centre de recherche.
En effet, la Fondation possède plus de 350 sculptures, 90 peintures, 2 000 dessins et bien d’autres trésors, le tout formant le plus riche fonds d’œuvres d’Alberto Giacometti au monde. Des œuvres qui servent à orchestrer de nombreuses expositions dédiées à l’artiste à travers le monde comme celles en cours à la Fondation Beyeler à Bâle jusqu’au 2 septembre avec “Bacon/Giacometti”, ou au Guggenheim Museum de New York jusqu’au 12 septembre, qui partira ensuite à Bilbao du 19 octobre au 14 février 2019, avec “Giacometti Retrospective” ou bien celle à Paris avec la future mise en place au musée Maillol de “Alberto Giacometti. Entre classicisme et avant-garde” du 12 septembre au 3 février 2019.
Institut Giacometti. Fermé mardi. Sur réservation de 10 h à 13 h et de 14 h à 18 h. De 3 à 8,50 €.
Expositions : 21 juin au 16 septembre : “L’atelier d’Alberto Giacometti par Jean Genet”. Octobre à janvier 2019 : “Annette Messager”.