Dans la solitude des champs de coton
Une heure tardive de la nuit, LE CLIENT s’aventure dans l’obscurité d’un entrepôt désaffecté situé à la lisière de la ville, territoire du DEALER qu’il croise par hasard sur son chemin. Cette rencontre est le début d’une confrontation à l’issue incertaine entre LE DEALER, qui «à tout prix» doit vendre, et LE CLIENT, qui «à tout prix» devra acheter. Mais quel est l’objet de ce deal ? Obliger l’autre à se dévoiler ? Ce face-à-face sous-tension va, inéluctablement, lier leurs destins «dans l’infinie solitude de cette heure et de ce lieu»… La pièce emblématique de la dramaturgie contemporaine française est portée par l’écriture singulière de Bernard-Marie Koltès, une langue à la fois simple et complexe, brutale et poétique, où chaque mot est pesé et ciselé. La mise en scène inventive frappant par son acuité et son esthétique résolument moderne, un décor décuplant le champ scénique, des lumières soignées et une interprétation percutante servent remarquablement la puissance d’un théâtre magistral. Un saisissant hommage à Koltès !
«Dans la solitude des champs de coton est une œuvre puissante, poétique et énigmatique. Un désir marchandise, omniprésent, objet de négociation entre LE DEALER et LE CLIENT, suscite et exacerbe le rapport entre les deux personnages «tous deux possédant le désir et l’objet du désir». Koltès refusait que sa pièce soit réduite à une simple histoire de drague homosexuelle. Car elle va bien au-delà puisqu’elle s’étend à toute sorte de désir et à toute relation humaine. J’ai donc choisi de créer une ambiguïté en mettant en scène deux comédiennes au physique androgyne qui, par ailleurs, apportent une sensibilité toute différente à ce texte et en font ressortir toute la poésie et la profondeur. L’absence totale de didascalie – si ce n’est la définition du deal avant le début de la pièce – impose de définir une partition extrêmement précise et ciselée afin de rendre le propos de la pièce clair et intelligible, tant dans son découpage que dans la direction d’acteur.
- Jeudi 15 mai à 20h00
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