Evénement

Paris en forme olympique

Du vendredi 26 juillet au dimanche 11 août, Paris s’apprête à devenir le centre du monde. Un siècle après avoir accueilli les Jeux Olympiques, la Ville Lumière se met de nouveau en position sportive pour deux semaines placées sous le signe de l’effort, de l’excellence et du renouveau. Zoom sur un événement qui s’annonce historique.

 

Le Grand Palais accueillera l’escrime en fauteuil roulant et le para taekwondo

C’était il y a tout juste cent ans. En juillet 1924, Paris accueillait les Jeux Olympiques d’été. Un rassemblement qui avait alors vu s’affronter 44 pays et plus de 3 000 athlètes, et qui s’était soldé par le sacre des États-Unis avec 99 médailles, devançant la France (38) et les « Finlandais-volants » (37). Vingt-quatre ans après une première édition qui s’était tenue dans le cadre de l’Exposition Universelle de 1900, la capitale française invitait de nouveau des athlètes venus du monde entier. Comme souvent au cours de l’histoire des Jeux, la politique internationale est venue se mêler à la fête. Ainsi, l’Allemagne, pays marginalisé depuis la fin de la Première Guerre mondiale, ne fut pas de la partie, tout comme l’URSS qui refusa d’envoyer ses sportifs, jugeant les Jeux Olympiques comme autant de symboles du « nationalisme » et du « capitalisme bourgeois ». Qu’à cela ne tienne, ce cru 1924 est rentré dans l’Histoire à plus d’un titre. Pour la première fois, l’appellation « Jeux Olympiques d’été » est utilisée et le tout premier village olympique est érigé. Par ailleurs, à cette époque, les arts faisaient également office de disciplines olympiques puisque plusieurs artistes (peintres, sculpteurs, écrivains, musiciens, architectes…) ont remporté des médailles. Qui a dit que le sport et la culture ne faisaient pas bon ménage ? Les deux domaines sont intrinsèquement liés. En témoigne les treize expositions Art et Sport, qui se tiennent cette année dans chaque région de France, depuis le 1er mai et jusqu’au 1er novembre. À Paris, cela se passe du 13 juillet au 9 septembre à la Maison de la Conversation (12, rue Maurice Grimaud, 18e). L’idée ? Proposer une rencontre entre ces deux mondes finalement assez proches, en présentant des œuvres variées (installations vidéo, sculptures…) dans des endroits essentiellement sportifs tels que des piscines, des stades ou encore des skate-parks.

L’arène de la Porte de la Chapelle accueillera gymnastique et badminton, et pour les Jeux paralympiques, dynamophilie et badminton.

Quatre nouveaux sports au programme

Qui dit skate-parks dit évidemment skateboard et cela tombe bien puisque cette discipline, jadis considérée comme un simple loisir pour adolescents en recherche de sensations fortes, gagne ses lettres de noblesse en faisant partie des sports additionnels de Paris 2024. Quatre jours de compétition (27 et 28 juillet, 6 et 7 août) dans une arène érigée en plein air dans le cadre majestueux de la Place de la Concorde. À l’instar du skateboard, trois « nouveaux sports » vont permettre à leurs participants de tenter de remporter des médailles. C’est le cas du breaking, de l’escalade et du surf. Si les meilleurs breakdancers de la planète s’affronteront également sur la Place de la Concorde (les 9 et 10 août), les épreuves des deux autres disciplines se dérouleront extra-muros. Les passionnés de grimpe se rendront au Parc sportif et scolaire du Bourget, où le site d’escalade a été installé avec plusieurs murs qui tutoient les sommets puisque pouvant aller jusqu’à 15 mètres de haut, pour des compétitions (du 5 au 10 août) qui permettent une jauge de 6 000 spectateurs. Enfin, les adeptes de glisse devront s’arranger avec leur bilan carbone puisque les épreuves de surf (du 27 au 30 juillet) se tiendront à l’autre bout du monde, à Tahiti, où se dresse l’impressionnante vague de Teahupo’o, qui peut atteindre jusqu’à 15 mètres de haut. Mais plus que des disciplines originales, les Jeux Olympiques de Paris 2024 présentent une nouveauté fondamentale. À savoir, celle d’être les premiers Jeux strictement paritaires de l’Histoire. Il y aura donc autant d’athlètes hommes que femmes, parmi les 10 500 sportifs qualifiés. Un exploit par rapport à la précédente édition (Tokyo, en 2021) où les effectifs féminins représentaient 48,8 % des athlètes. Les femmes sont à l’honneur à Paris 2024, comme elles l’étaient aux Jeux Olympiques de Paris 1900. Une édition où, pour la première fois, vingt-deux athlètes féminines étaient autorisées à disputer des épreuves. La boucle est bouclée.

Promenade sportive le long de la Seine

Durant cette quinzaine placée sous le signe du sport, les Parisiens seront à la fête. Pas moins de cinq « Arena » (Bercy, Champ-de-Mars, Paris Nord, Paris Sud et Porte de la Chapelle) viendront accueillir les épreuves de sports collectifs (basketball, handball, volleyball…), de combats (boxe, judo, lutte…) et de bien d’autres disciplines (badminton, pentathlon moderne, haltérophilie…). Des monuments emblématiques de la Ville de Paris seront également réquisitionnés, à l’image du Grand Palais qui servira d’écrin aux duels d’escrime et de taekwondo.

Comme une promenade le long de la Seine, il suffira ensuite d’emprunter le Pont Alexandre III pour admirer les cyclistes se dépasser dans le contre-la-montre individuel et s’émerveiller devant les spectacles des nageurs disputant la natation marathon. Enfin, à quelques encablures, l’Esplanade des Invalides sera une arène de prestige pour les épreuves d’athlétisme, de cyclisme sur route et de tir à l’arc. L’Histoire est en marche et c’est à Paris que l’une de ses plus belles pages va s’écrire cet été.

Le pont Alexandre III relie deux sites de compétition, les Invalides et le Grand Palais, et accueillera le triathlon.

La Place de la Concorde accueillera des événements sportifs urbains : break; BMX freestyle; street et park skateboard; et 3×3 basketball.

Trois questions à Jules et Gédéon Naudet, réalisateurs du Film officiel des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024

Comment êtes-vous arrivés sur un tel projet ?

Jules Naudet :  » Il y a trois ans et demi, nous avons eu les premiers échos de la future cérémonie d’ouverture sur la Seine. Nous avons clairement vu que quelque chose d’extraordinaire était en train de se préparer et nous avons donc pris contact avec le bureau de Madame Anne Hidalgo qui nous a ensuite redirigés vers le comité d’organisation de Paris 2024. Lorsque nous avons eu notre première réunion avec eux, nous leur avons exposé notre projet, à savoir réaliser quelque chose qui soit plus axé sur les coulisses, plus orienté vers la série documentaire. Hasard ou coïncidence, c’était également ce qu’ils souhaitaient ! Il y a donc eu un vrai alignement des planètes, comme s’il était évident que nous devions participer à un tel événement. »

Sur les Jeux Olympiques, vous avez dit que vous souhaitiez mettre en avant « les personnes qui œuvrent dans l’ombre pour en faire une réussite ». Justement, quelles sont-elles ?

Gédéon Naudet :  » Il y avait cette idée d’une « pieuvre » dont Tony Estanguet, le président de Paris 2024, représenterait le corps. Ce qui nous intéressait, c’était de voir les personnes qui symbolisaient les tentacules. Ce sont autant d’ouvriers, de chefs de chantiers, de pompiers… »

Jules Naudet : « Tous ces acteurs dits « de l’ombre » sont ceux que les films officiels des Jeux Olympiques montrent rarement. Nous voulions faire quelque chose de complètement différent et rendre hommage à tous ces gens sans lesquels Paris 2024 n’existerait certainement pas. »

Si vous deviez définir Paris 2024 en quelques mots, que diriez-vous ?

Gédéon Naudet : « Ces Jeux Olympiques vont être une vraie philosophie de l’optimisme et la promesse d’un événement historique dont on pourra parler à nos enfants et petits-enfants. »

Jules Naudet : « Il y a cette phrase mythique de Danton : « De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ». Cela résume finalement assez bien cette grande fête que va être Paris 2024 ! »

Aux Invalides, le cyclisme, l’athlétisme auront lieu et pendant les Jeux paralympiques, le tir à l’arc.

Informations pratiques pendant les Jeux olympiques

Vivre pleinement les Jeux Olympiques sans que cela devienne un casse-tête n’a rien d’une hérésie. Le maître mot est « organisation ». Depuis le lundi 13 mai, la plateforme www.pass-jeux.gouv.fr permet l’enregistrement des demandes de laissez-passer numériques afin d’accéder à plusieurs zones aux abords de la Seine, du 18 au 26 juillet 2024. En effet, un QR code sera nécessaire pour circuler dans ces zones sécurisées, en amont de la cérémonie d’ouverture. Par ailleurs, pendant toute la durée des Jeux Olympiques, toujours via www.pass-jeux.gouv.fr, un autre QR Code ou « Pass Jeux » sera obligatoire afin de permettre aux riverains et aux piétons d’accéder aux secteurs balisés proches des espaces de compétition dans la capitale. Quid des transports en commun ? Le plus simple reste encore de télécharger l’application « Anticiper les jeux » afin de ne pas se retrouver pris au dépourvu dans ses déplacements. Certaines fermetures de stations sont à prévoir comme c’est le cas avec celles de Concorde et de Tuileries, qui n’accueilleront pas de voyageurs jusqu’au 21 septembre. Enfin, bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pas pu obtenir de billets pour les épreuves des Jeux Olympiques, tout n’est pas perdu. Certaines disciplines, gratuites et en extérieur, ne nécessitent pas de tickets d’entrée. C’est notamment le cas du marathon (10 août pour les hommes et 11 août pour les femmes) et du triathlon (30 et 31 juillet, 5 août). Les Jeux Olympiques, un événement ouvert à tous !

« Art et Sport – Le monde est à tous.tes », du 13 juillet au 9 septembre à la Maison de la Conversation – 12 Rue Maurice Grimaud, 75018 Paris – https://maisondelaconversation.org/

QR Codes et laissez-passer numériques : https://www.pass-jeux.gouv.fr/

Informations sur les transports en commun : www.anticiperlesjeux.gouv.fr

Billetterie de Paris 2024 : https://tickets.paris2024.org/

Sites des épreuves de Paris 2024 : https://olympics.com/fr/paris-2024/sites

Par Antoine Lefur - Publié le

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