Exposition

Torlonia, Bulgari : La Rome éternelle s’invite au Louvre

C’est un événement à marquer de marbre blanc : la plus importante collection au monde de statues antiques, celle de la famille princière des Torlonia, quitte Rome pour la première fois et s’installe au Louvre. Cette collection sortie des chantiers archéologiques de la Ville éternelle, et qui comme elle ne s’est pas faite en un jour, était dissimulée aux yeux du public depuis près de cinquante ans.

 

Hestia Giustiniani, IIe siècle après JC, d’après un original grec, vers 470-460 avant JC. Collection Torlonia

Masterpieces from the Torlonia Collection - Louvre Collection Jusqu'au 11 novembre

Musée du Louvre, Paris 1er www.louvre.fr/
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Rassemblée par les princes Torlonia tout au long du XIXe siècle, la collection Torlonia, dont les chefs-d’œuvre sont présentés au Louvre, est une invitation à plonger dans les âges et dans les arts antiques. A l’origine de cette famille de princes romains, un Auvergnat modeste, Marin Tourlonias, parti chercher fortune à Rome à la fin du XVIIIe siècle, qui sera exaucé au delà de ses espérances et dont la descendance, anoblie par le pape, administrera les finances du Vatican. La famille s’est passionnée pour la sculpture antique, constituant la plus importante collection privée au monde, qu’elle ne dévoilera qu’à quelques privilégiés au Museo Torlonia inauguré en 1876.  Lequel fermera définitivement ses portes au milieu du XXe siècle. Rarement révélées, ces belles endormies depuis un demi-siècle prennent quelques vacances parisiennes au Louvre, dans les appartements d’été d’Anne d’Autriche et son prolongement, la Salle d’Auguste, lieu d’exposition de la sculpture romaine depuis la naissance du musée en 1793. Ces espaces rénovés accueilleront prochainement le nouveau parcours d’exposition des collections romaines du Louvre. Pour l’heure, en entrelaçant leur destin le temps de cette exposition, ces deux institutions artistiques que sont le Louvre et la collection Torlonia font dialoguer dans une même muséographie des œuvres qui ont parfois, au cours de leur histoire, partagé les mêmes sols (la Villa d’Hérode Atticus sur la Via Appia par exemple) ou les mêmes salles. Portraits, sculptures funéraires, copies d’originaux grecs de très haute facture, œuvres de style rétrospectif nourries de classicisme hellénique, créatures mythologiques et allégories… cette exposition présente des pièces maîtresses de l’art romain, comme le célèbre Caprone restauré par le Bernin. Parallèlement, elle nous offre de remonter aux sources de l’histoire des grandes collections et des musées dans l’Europe des Lumières.

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Tête d’un satyre, copie du type de Herculanum. Collection Torlonia.

 

Une collection restaurée avec le concours de la Fondazione Bvlgari.

Cette collection de 90 statues bénéficie du soutien de la maison de Luxe Bulgari, principal financeur de leur restauration. Cette autre belle romaine, très investie depuis vingt ans dans le mécénat et la philanthropie vient d’inaugurer la Fondazione Bvlgari pour concentrer l’ensemble de ses actions protéiformes, dédiées non seulement à la préservation du patrimoine culturel et artistique (la piazza Augusto Imperatore, les mosaïques des thermes de Caracalla, l’escalier de la Piazza di Spagna, la Scala d’Oro dans le palais des Doges, etc.) mais aussi à la pérennisation des savoir-faire les plus rares, via des projets de formation comme la Bulgari Jewelry Academy, les Métiers d’Excellence LVMH et le lancement prochain de la Scuola Bulgari.

« Depuis longtemps déjà, Bulgari s’engage à travers de nombreuses initiatives à bâtir un avenir brillant en puisant dans son héritage », raconte Jean-Christophe Babin, PDG de Bulgari et président de la Fondazione Bvlgari. « Il a toujours été de notre devoir de redonner aux arts, au patrimoine culturel de Rome qui inspire notre Maison, aux enfants défavorisés qui peuvent changer le cours de leur vie grâce à l’éducation, aux personnes talentueuses qui peuvent avoir un impact positif sur la société ainsi qu’à la nouvelle génération d’artisans. Cet engagement fort n’a cessé d’évoluer au fil du temps, tout comme les différents besoins imposés par l’évolution de notre monde. Aujourd’hui, avec la Fondazione Bvlgari, nous avons l’opportunité de nous inscrire pleinement dans cette éternelle métamorphose en ayant une influence toujours plus importante ». Et la fondation répand ses bienfaits comme une bonne fée en soutenant également l’art contemporain (à travers le prix bisanuel Maxxi Bvlgari Prize) tout en multipliant les initiatives pour lutter contre la pauvreté et les discriminations. Organisatrice du prix Aurora qui récompense l’innovation au féminin, la Maison s’engage aussi sur des projets de santé et d’éducation pour les enfants défavorisés.

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Jean-Christophe Babin, PDG de Bulgari et président de la Fondazione Bulgari

Tazza Cesi. Deuxième moitié du 1er siècle avant JC. Collection Torlonia.

Par Florence Halimi - Publié le

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