Sabine, lorsque votre nom a été prononcé pour la seconde fois en tant que meilleure artiste lyrique de l’année, quelle est la pensée qui a traversé votre esprit ?
C’était un immense honneur et j’étais très émue. Mes pensées ont volé aussitôt vers ma famille, vers mes parents et mes trois sœurs qui habitent toujours la petite ville d’Ifs, en Normandie où je suis née et qui m’ont toujours soutenue et encouragée. Notre complicité est très forte ! À mon mari aussi, bien évidemment, le chef d’orchestre Raphaël Pichon, et à notre petit garçon de 16 mois.
Votre trajectoire est d’autant plus surprenante que vous ne vous rêviez aucunement chanteuse !
Je suis née dans une famille mélomane, mais pas musicienne. Mon père est éducateur spécialisé et ma mère institutrice. À la maison, nous écoutions beaucoup de musique. Du classique aussi bien que du rock que mon père adorait ou de la variété avec Alain Bashung. Et puis, ma sœur aînée s’est mise à apprendre le violon et, moi, je rêvais de pouvoir jouer avec elle. J’ai alors choisi le violoncelle dont j’aimais beaucoup de son. Très vite, je me suis mise à jouer en duo avec ma sœur. Nos parents nous ont appris à aimer autant l’école que l’école de musique.
Comment avez-vous bifurqué du violoncelle au chant lyrique ?
À 15 ans, le chef de chœur du Conservatoire de Caen, dont je faisais partie, m’a proposé de prendre des cours de technique vocale. J’étais encore un peu jeune pour cela car la mue des jeunes filles n’intervient que vers 17 ans. Après le Bac, je me suis inscrite en faculté de musicologie à Rennes. Pour essayer de gagner un peu d’argent, je me suis présentée à l’audition annuelle des chœurs de l’Opéra de Rennes et, à ma grande surprise, j’ai été retenue !