Pour Chanel, le parfumeur Olivier Polge dresse depuis 2018 l’inventaire olfactif des lieux de prédilection de Gabriel Chanel. Nous avons suivi Coco de destination en destination, de rivages en landes, des embruns salés de l’Atlantique à la tourbe fumée des Highlands, à Deauville, à Biarritz et sur la Riviera, à Edimbourg comme à Venise, avec toujours le même point de départ : Paris, dont cette Saumuroise d’origine est devenue l’incarnation absolue. Olivier Polge boucle la boucle (temporairement ?) avec son dernier opus : Paris-Paris, une eau de parfum mélodieuse construite autour de la suavité charpentée de la rose Damascena, qui étire son parfum en longueur, chahutée par les accents pétillants d’agrumes frais (citron et mandarine), l’extrait de poivre rose, et le boisé envoûtant du patchouli. Succédant à son père à ce poste, Olivier Polge est le quatrième nez de la maison depuis 1921. L’homme est aussi musicien, pianiste, et met dans ses partitions olfactives tout son art des harmonies aromatiques, qu’il s’agisse d’interpréter – comme avec N°5 L’eau, variation autour d’une icône – ou de créer, comme avec Bleu de Chanel et Les Eaux de Chanel. « Quand à vingt ans, j’ai commencé à apprendre le métier, j’ai pu découvrir que la musique et le parfum partageaient le même langage. J’allais devoir composer et écrire des formules faites de notes et d’accords, raconte-t-il. Avec Paris-Paris, j’ai imaginé une composition florale pétillante, qui s’inspire de l’élégance décontractée des Parisiennes. » Un adagio plein d’allant, dans un flacon épuré aux galbes doux partagé par l’ensemble des six fragrances de la collection, tout comme les laits corps coordonnés, à se procurer allegro presto.
Chanel Paris-Paris. Eau de parfum. 125 ml, 135 €. https://www.chanel.com/#languages