Fendi
Le défilé Fendi a eu lieu à la Bourse, au Palais Brongniart, faut-il y voir un signe ? Pas sûr, même si la haute couture est réservée aux privilégiés. Ce défilé est signé Kim Jones qui, on le sait, est passé par Dior avec succès. Il a la lourde charge de succéder à Karl Lagerfeld et, ma foi, de défilé en défilé, il prouve qu’il a trouvé sa voie, une voie étroite entre le luxe et la sobriété. Cette voie qu’il a choisie et qui est annoncée par la musique : celle du compositeur Henry Purcell. Ensuite, dit le créateur, il a travaillé une ligne pour une femme à la fois fragile et percutante. Les deux termes, apparemment, ne vont pas ensemble mais ils se sont trouvés réunis dans les modèles qui ont été présentés. Juchées sur des sandales brillantes ou des bottes, les mannequins à la silhouette fine portent des robes près du corps et pourtant semblent enveloppées comme protégées. Beaucoup de passages sont rehaussés par des bijoux éclatants. Kim Jones, qui aime jouer avec la symétrie, mêle sur le même modèle des manches courtes et des manches longues. Ce vestiaire aux couleurs dominantes de marron et de noir est pensé pour des femmes élégantes, habituées au luxe même si ce dernier aime à se faire discret. Aussi sobre et aussi authentique que se veut la création, elle ne peut oublier qu’elle est signée haute couture, et c’est un peu le mot de la fin du défilé, avec une jupe brodée de perles de cristal rose qui a nécessité près de 1 000 heures de travail. Même si le luxe peut être discutable – est en ce moment très discuté – il est une chose que personne ne songe à remettre en question : les savoir-faire de la haute couture.