Mode masculine

Le hipster arty “Modeux” sans le montrer

Du kaki, du bleu marine, le jean soigneusement délavé, un casque de scooter au bras et sa copine (ou sa femme, car il est marié avec des enfants mais paraît célibataire) à l’autre, le hipster arty ne jure que par République et ses boutiques ciblées ou multimarques.

Bossant souvent dans la com’ ou la télévision, trendy mais chic, moderne décontracté avec une pointe de classicisme décalé, il adopte une panoplie qui marie un formel revisité (le costume peut être gris, en flanelle, mais coupé serré) car agrémenté de détails ironiques, subtilement young et traduisant son esprit libre : une cravate à fines fleurs, une chemise blanche à col jean… Souvent barbu (il traverse la ville pour faire tailler sa toison soignée par La Barbière de Paris, rue Bertin-Poirée), en hiver adepte du bonnet en grosse laine qui cache son casque audio (il est forcément musicos quelque part), au poignet une montre d’esprit vintage (vive les cristaux liquides des années 70 et le look Casio rétro à boîtier doré), il parcourt chaque samedi les rues de Marseille, Yves Toudic et Beaurepaire pour fouiner, fureter, découvrir les nouvelles tendances ou renforcer son vestiaire.

Chez Balibaris (photo ci-dessus), il craque pour des chinos de qualité, des cabans revisités, des trois quarts à chevrons anthracite en flanelle et les incontournables chemises à carreaux. Chez Centre commercial, il découvre des griffes qu’on méconnait ailleurs (Norse projects, Drapeau noir, Toka Toka, Bleu de Paname)… Chez Element Store, il vient admirer les dernières sneakers ou les boots de chez The Kooples (photo à droite) qui le feront craquer. On le voit porter du A.P.C., des griffes pointues mais aussi des vêtements plus formels, associant des registres que d’autres jugeraient antinomiques, mais qui renforcent son ton, son identité. Son credo : rester à l’aise au quotidien sans négliger d’être séducteur et dans la tendance, le tout en prenant soin de ne rien laisser paraître.

En somme, un “modeux” au courant de ce qui se fait, mais dont l’ostentation n’est pas vraiment le moteur. Le hipster arty pourrait vivre à New York, mais Paris lui va très bien.

 

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Par Thierry Billard et Fabrice Léonard - Publié le
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