Fine-dining nippon dans un écrin secret
Au numéro 6 de la rue Perronet, une porte noire mystérieuse marque l’entrée d’Ojii, nouvelle adresse confidentielle qui cultive l’art du fine-dining japonais dans un cadre théâtralisé. Arthur Cohen et Olivier Leone, duo trentenaire passionné par la culture nipponne, ont imaginé un lieu où la sophistication parisienne rencontre l’exigence tokyoïte, entre murs laqués rouge sang et masques dorés d’inspiration égyptienne.
Le chef Yuji Mikuriya, dit “Taku”, formé chez Papi et Enyaa, compose une carte qui navigue entre tradition kaiseki et créations contemporaines. Le carpaccio de sériole ikejime s’accompagne d’une crème miso-wasabi et graines de sarrasin torréfiées (32 €), tandis que les soba crémeux au caviar Baeri Volzhenka (69 € pour 18 g) témoignent d’une approche décomplexée du luxe.
L’anguille laquée au teriyaki, servie avec condiments changeants à l’ail noir ou umeboshi (40 €), illustre cette cuisine de précision technique où les sauces maison deviennent signature.
Le décor signé Alors Studio et Will Mc Grath mélange références “kubrickiennes” et artisanat d’art contemporain. Les miroirs texturés d’Étienne Marc, travaillés à l’acide façon ikebana, dialoguent avec les créations de bijoutiers comme Jenna Kaes et Alican Icoz, transformées en appliques et porte-baguettes. L’ensemble compose un écrin intimiste sur trois niveaux, entre wagon de l’Orient-Express et club privé new-yorkais des seventies. La sommelière Annabelle Berthelemot privilégie les accords sakés aux parfums évolutifs et vins vieillis en fûts pour accompagner les poissons gras. Les plats signature comme le sukiyaki de wagyu à la truffe noire ou le tartare de toro au caviar s’inscrivent dans une approche de partage résolument moderne.
Information pratiques:
- 19 h à minuit
- Fermé dimanche et lundi
- Prix moyen : 55 €
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