Interview

Cristina et Pierre Chomet : Un talentueux duo

À l’ombre du Sénat, Cristina Chomet Tejeda et l’ex-candidat Top Chef Pierre Chomet, en couple à la ville comme aux fourneaux et tous deux globe-trotteurs de la gastronomie, ont récemment ouvert leur deuxième établissement, Tina, un vibrant hommage aux tapas catalanes et à la bouillonnante ville de Barcelone. Déjà propriétaires du restaurant Ambos, ce couple passionné nous invite à une découverte gastronomique sans frontières, mariant influences thaïlandaise, sud-américaine et méditerranéenne. Dans cette interview exclusive, ils partagent avec nous leur parcours, leurs inspirations et leurs ambitions pour l’avenir de leurs établissements parisiens.

Ambos et Tina

38 Rue de Vaugirard, Paris 6e www.ambos-restaurant.fr/
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Cristina, vous avez cuisiné au service de la reine Élisabeth II. Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience hors du commun?

Cristina : « J’en garde un souvenir très ému. Ce fut un honneur de lui préparer ses plats fétiches. Et cela m’a permis de beaucoup voyager, car je la suivais dans tous ses déplacements. »

Pierre, en quoi votre participation à Top Chef a-t-elle influencé votre approche culinaire ?

Pierre : « Je n’en serais pas là sans Top Chef. Les candidats en ressortent changés, avec de nouvelles armes. Cela a été de belles rencontres que j’entretiens encore et cela m’a permis de sortir de ma zone de confort. »

Comment vos parcours internationaux influencent-ils votre cuisine chez Ambos, votre premier restaurant?

Cristina : « Cela participe à ce que notre carte soit gourmande avec des touches d’ailleurs. Ça nous permet de ne rien nous interdire ! C’est notre signature. »

Pierre : « La Thaïlande m’a profondément marqué. Grâce aux produits découverts là-bas, je peux proposer nos propres mélanges de currys, le condiment « khao kha moo » ou ma revisite du pad-thaï vue dans Top Chef. »

Quels sont les défis et avantages de travailler en couple dans la restauration?

Cristina : » Le défi, c’est de garder un équilibre entre le travail et notre vie personnelle avec les enfants. C’est pour cela que nous avons décidé de ne pas ouvrir les week-ends. Et nous avons l’avantage d’être très complémentaires, je pense que c’est la force de notre duo. »

Pierre: » Je suis entièrement d’accord avec Cristina. L’autre avantage est d’avoir beaucoup voyagé tous les deux. Notre passion de transmettre ces souvenirs gustatifs nous guide, vraiment! »

Comment équilibrez-vous tradition et innovation?

Cristina : « Nos origines, le Venezuela, l’Espagne ou la Bretagne pour Pierre, apportent le côté traditionnel. Ce sont nos voyages qui participent à l’innovation. »

Pierre : « Cela s’illustre avec ma revisite de la galette saucisse ou avec le « maïs fumé piment chipotle, dulce de leche, chichamorada », un dessert de Cristina autour du maïs. »

Quels sont vos produits fétiches?

Cristina : « Le maïs, je peux vraiment en mettre partout! Cela me rappelle des souvenirs d’enfance avec les kikos par exemple, maïs cuit que l’on mange à l’apéritif en Espagne ou même dans une boisson! »

Pierre : « L’acidité en général avec le citron ou le combava. Presque tous mes plats en ont, que ce soit en tant qu’ingrédient dans la recette, ou en tant que condiment, juste zesté au moment du service. »

En quoi vos restaurants Ambos et Tina se différencient-ils?

Cristina : « Tina, c’est vraiment l’Espagne. On a voulu recréer la véritable ambiance de Barcelone que ce soit dans la décoration ou dans l’assiette. L’idée était d’amener à Paris « ce joyeux bordel », comme j’aime l’appeler! Ambos c’est notre univers à Pierre et à moi, nos voyages, et notre parcours. »

Pierre: « Exactement, Tina c’est vraiment le bar à tapas où l’on vient avec des potes pour décompresser de la journée de travail, on mange une bonne tortilla ou le fameux sandwich bikini et on s’amuse ! Chez Ambos, on reste dans le registre gastronomique, avec un cadre plus cosy et des codes plus traditionnels.  »

 

Comment intégrez-vous l’écologie et la durabilité, dans votre travail?

Cristina : « Nous utilisons des produits de saison. Pour le poisson, nous évitons les périodes de reproduction. Nous limitons aussi les bouteilles en plastique. »

Pierre : » Cela passe par la qualité du matériel, majoritairement français et donc plus cher, mais durable. Un moyen d’éviter de racheter tous les ans. »

Comment voyez-vous l’évolution de la scène gastronomique parisienne ?

Cristina : « La scène gastronomique française est des plus surprenantes ! J’ai hâte de voir ce
qu’elle nous réserve. »

Pierre: « Et quoi qu’elle réserve, nous y serons toujours présents! »

 

Votre philosophie culinaire en une phrase ?

Cristina : « Beaucoup de patience et d’amour. »

Pierre :  « Pour moi, c’est jouer, rire, grandir! « 

Par Manuel Mariani - Publié le

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