Pourriez-vous nous parler de vos premiers pas en cuisine ?
Hugo Bourny : « Je suis entré dans la cuisine sans réelle passion héritée de la famille ; chez nous, manger était un simple acte nourricier. Adolescent, un peu à la dérive, j’ai choisi ce métier pour gagner mon indépendance. À 16 ans et demi, j’ai démarré dans le restaurant gastronomique de Johan Leclerc, détruit en 2010 par la tempête Xynthia. Cette expérience a été un déclic, trans- formant la cuisine en véritable vocation, mais aussi en bouée de sauvetage ! »
Vous avez par la suite travaillé avec quelques grands chefs ?
Hugo Bourny : « Oui. Arnaud Donckele m’a enseigné la passion et la transmission en cuisine, insistant sur l’importance de partager l’intention derrière chaque plat. Chez Anne-Sophie Pic, où j’ai passé 11 ans, j’ai acquis une précision unique et appris à créer des plats innovants à partir d’une riche bibliothèque de saveurs. Elle combinait aisément des ingrédients pour des accords époustouflants. Enfin, Hélène Darroze m’a marqué par son approche centrée sur le terroir et la provenance des ingrédients, valorisant une cuisine sincère et fidèle à son héritage culinaire. »
C’est le cheminement de votre philosophie culinaire au Lucas Carton ?
Hugo Bourny : « C’est ma première place de chef, et c’est un restaurant qui a une histoire. La première année, la majorité des clients ne venaient pas chez Lucas Carton pour goûter ma cuisine, mais parce que c’est un nom qui incarne à lui seul la grande restauration. Il ne m’a pas été facile d’imposer mon univers culinaire. Aujourd’hui, après presque 3 ans, j’ai développé un concept basé sur le terroir francilien et le locavorisme. Nous nous approvisionnons dans un rayon de 200 km, tirant parti des légumes, viandes, et volailles locaux, et avons établi un réseau solide d’éleveurs et de maraîchers. »