À quel âge avez-vous pris goût à la cuisine ?
Quand j’avais 8 ans je cuisinais avec ma grand-mère. C’est comme cela que j’ai commencé à prendre goût à la cuisine. Les plats traditionnels algériens, c’étaient mes plats de grand-mère à moi !
Quel est votre premier souvenir de gourmandise ?
Ma grand-mère préparait un tajine de langues d’agneau qui m’a laissé un souvenir inoubliable. Enfant, on n’aime pas trop les abats, mais c’est l’exception qui confirme la règle. J’avais aussi une passion pour le riz pilaf de la cantine. Déjà parce que c’était l’un des rares plats qu’ils réussissaient ! Mais aussi parce que c’est un plat simple et goûteux à la fois. Assez jeune, j’ai eu l’impression d’avoir une sensibilité gustative différente des autres. C’est sans doute ce qui a fait que je suis devenu cuisinier.
Quelles sont vos passions, en dehors de la cuisine ?
J’aime bien les sports extrêmes : ski, moto-cross, jet ski, tout ce qui est un peu fou. Ça me permet d’extérioriser. À part la cuisine, je n’ai pas beaucoup de vraies passions. Ma mère me disait souvent en rigolant que j’avais vieilli trop tôt.
Vous avez remporté la saison 12 de Top Chef en 2021. Cela vous a t-il fait gagner du temps ?
Ça ouvre des portes. Avant Top Chef, j’étais déjà chef d’un restaurant sur les Champs-Élysées (N.D.L.R. le Drugstore d’Éric Frechon), mais les gens connaissaient Éric Frechon, pas Mohamed Cheikh. Aujourd’hui, j’ai des opportunités que je n’aurais sans doute jamais eues. Ça booste une
carrière. Désormais, quand on me propose un projet, on ne me demande plus mon CV ! On sait que j’existe.
Cette médiatisation des chefs suscite des vocations. Quel conseil donneriez-vous à un futur cuisinier ?
Il faut essayer de se trouver au bon endroit, au bon moment et avec les bonnes personnes. Les choix que l’on fait dès le début sont très importants. Je me suis battu pour trouver une belle place et j’ai tout fait pour la conserver. Ensuite, les choses viennent toutes seules. Je n’ai jamais négocié un salaire, une évolution ou des horaires. Il faut faire ses preuves par le travail et savoir être patient. Le reste vient naturellement.
Quelles sont vos cuisines préférées ?
J’ai une préférence pour les cuisines aux saveurs marquées, comme celles d’Asie ou du Maghreb. Quand il y a du piment, j’aime que ça chauffe vraiment. S’il y a un condiment ou une épice, j’aime le ressentir. La cuisine française est exceptionnelle, mais quand j’ai envie de prendre une petite claque, je vais plus volontiers sur ces types de cuisine.