Perrier-Jouët : à fleur de rosé

Les grandes lignées de bulles, celles qui résistent aux décennies et traversent le temps en imprégnant les mémoires des experts du champagne, ne sont pas nombreuses. Et quand, en plus, elles appartiennent au Panthéon de la gastronomie et, plus fort encore, au patrimoine de la culture française, elles constituent l’exception. Iconique, la cuvée Belle Époque, avec sa bouteille créée en 1902 par Émile Gallé, l’est incontestablement. Et les différents “enfants” de cette famille d’élégance, les différentes œuvres de cette collection présentées au fil des années (comme le premier millésimé en 1964 qui voit aujourd’hui apparaître le 2015…) ont réussi, immense défi, à perpétrer son aura. Bonheurs de l’été à venir oblige, arrêtons-nous sur la Belle Époque Rosé 2014 de Perrier-Jouët. Ce vin, dont le premier opus a été créé en 1978, vient ravir les esthètes seulement les années aux conditions les plus favorables, qui plus est en quantité très limitée. C’est dire son caractère exceptionnel. Résolument original, il réunit les chardonnay des meilleurs terroirs de Cramant et d’Avize, et les pinot noir de la Montagne de Reims, dont des crus spécifiques parfaitement mariés avec une petite proportion du même pinot noir vinifié en rouge et ajouté à l’assemblage. Le résultat est à la hauteur, avec une robe d’un rose pâle aussi étincelant que lumineux, des arômes délicats de fruits rouges et même noirs. En somme, un vin d’une grande finesse et richesse. Cette délicatesse inspire la chef de caves de Perrier-Jouët, Séverine Frerson, qui loue les notes « subtiles et délicates à l’image d’une soie » de cette cuvée éminemment sensuelle.