Organiser des jeux permettant de gagner de l’argent est très réglementé en France. Les paris sur les courses de chevaux ou le sport, les jeux de tirage comme le loto, ou de grattage, sont principalement l’apanage du Pari mutuel urbain (PMU) et de la Française des jeux (FDJ), entreprises qui proposent également des jeux en ligne, tels que le poker – activité concurrencée par divers autres opérateurs installés en France ou à l’étranger. Quant aux casinos, ils sont autorisés dans certaines stations balnéaires, thermales et climatiques et dans quelques grandes villes touristiques… mais pas à Paris. Pour jouer, le casino le plus proche est celui d’Enghien-les-Bains. Quant aux cercles de jeux, qui existaient dans la capitale, ils ont au fil de scandales (fraude fiscale, blanchiment d’argent…) fermé les uns après les autres.
Les clubs de jeux, autorisés par une loi de février 2017 à ouvrir dans Paris, les remplacent aujourd’hui. En phase de test pour une durée de trois ans à compter du 1er janvier 2018, ces établissements demeurent sous étroite surveillance du service central des courses et jeux de la police judiciaire. « Les autorités veulent voir comment cela fonctionne », explique le journaliste spécialisé Julien Tissot, qui a opportunément créé un site d’information tout simplement nommé Les Clubs de jeux parisiens (www.lesclubsdejeuxparisiens.fr). « La grande différence avec les casinos, c’est que les clubs ne proposent pas tous les jeux que l’on trouve dans ces derniers. Il n’y a pas, par exemple, de machines à sous. Sont seulement autorisés certains jeux de cercle ou de contrepartie. » Explication pour les néophytes : les jeux de cercle opposent les joueurs entre eux, les jeux de contrepartie, les joueurs à la banque. Il y a donc des tables où l’on joue au stud poker, au punto banco, à l’ultimate poker, au poker 21, au poker 3 cartes, ou encore au Texas Hold’em. Dans l’atmosphère feutrée des salles, l’intensité des enjeux peut, elle, être criante. Équipés de bars et d’espaces de restauration, les clubs tiennent à ce que leur clientèle se sente bien accueillie. Celle-ci est « parisienne, poursuit Julien Tissot, mais elle se constitue aussi de touristes, un marché particulièrement visé, d’où la présence de la majorité des clubs dans le quartier des Champs-Élysées. On y trouve notamment des joueurs initiés, habitués des casinos ou des anciens cercles, ainsi que des joueurs en ligne, de poker par exemple, qui viennent tenter leur chance. » Côté pratique, les clubs de jeux sont ouverts à tous, à condition d’avoir 18 ans et de ne pas être interdit de jeu, évidemment. Une pièce d’identité en cours de validité et une tenue correcte sont demandées, parfois un droit d’entrée, s’élevant souvent à 15 €. Enfin, des tournois et autres animations sont également au programme dans ces clubs. Tout comme les joueurs, les investisseurs des clubs tentent leur chance… Ce sont des indépendants, des casinotiers, comme on dit, tels que Barrière, Tranchant, ou JOA. On ne peut s’empêcher de penser qu’une bonne part d’entre eux espèrent qu’un jour, peut-être, les casinos auront droit de cité à Paris… Ils sont huit à parier sur leur réussite au moment où nous rédigeons cet article. D’autres sont susceptibles de faire prochainement leur entrée dans le club des clubs. Certains opérateurs potentiels ne communiquent pas beaucoup, tant il est vrai qu’on ne dévoile pas comme ça son jeu à l’avance !