Si le télétravail se généralise, l’homme reste un animal sociable en quête de contacts avec ses congénères. Se retrouver seul devant son écran n’est pas toujours tenable et c’est bien sur cette inaptitude à la solitude que prospère le coworking à Paris. Venu de la Silicon Valley, il a trouvé dans la capitale un champ fertile, en raison de la multiplication des indépendants, des startupers et autres auto-entrepreneurs ; en raison également d’un prix de l’immobilier tel, qu’il devient difficile d’investir dans un lieu professionnel.
Pour beaucoup, le bureau a changé d’ère et de modèle, il s’adapte à la nature mobile, voire nomade, du travailleur du XXIe siècle. Place au coworking, aux espaces partagés, communautaires, axés sur la convivialité et sur la mutualisation des moyens et des outils. Nicolas Paugam cofondateur d’Artdesk, un cabinet d’architectes dédié aux aménagements professionnels, a saisi le sens de cette révolution économique et sociale dans les métropoles. Il vient d’ailleurs de signer l’architecture intérieure de Comet Meetings, un lieu de 1 500 m2 dans le 17e organisé en espaces protéiformes, à louer à la journée, et dont la décoration rend hommage à la conquête spatiale : « Nos propres bureaux répondent aux codes du coworking et nous appliquons à nos clients nos modes de fonctionnement.
Des changements se sont opérés après la crise, et l’on a reconsidéré les façons de travailler en équilibrant productivité et bien-être des salariés. À l’ère de l’info qui circule, l’espace doit se décloisonner. On doit créer des moments de partage, et assurer la possibilité de s’isoler. Le coworking permet d’être au bon endroit au bon moment. » Il faut distinguer deux approches dans le coworking. Les espaces 100 % dédiés d’abord, dont il faut être membre, même si la souplesse et le choix de sa formule (au mois, à la journée, voire à la demi-journée) fait partie du jeu. Et puis les cafés coworking dans lesquels on vient travailler ou se détendre, où l’on s’acquitte du temps passé et non de la consommation ou de l’encas, compris dans le tarif et souvent à volonté. Dans les deux cas, c’est l’environnement, l’agencement des lieux et les services associés qui font le succès de ces concepts articulés autour d’une idée centrale : se sentir au bureau comme chez soi. Un café et une prise USB SVP !