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Point Plume, passion écriture

Temple des instruments d’écriture, complice fétiche des grandes manufactures, dépositaire privilégié des premiers exemplaires de séries rares… Point Plume c’est une histoire familiale, un lieu unique tenu avec passion par Laure Ridel et son fils Alexandre. Cette institution à la renommée internationale perpétue ses collaborations avec les plus grandes maisons de stylos où savoir-faire traditionnel, souci de l’excellence et recherche de la beauté ultime forment cette quête vers des objets exceptionnels
et continuent de faire rêver les amoureux… de papier.

Point Plume

21, rue Quentin Bauchart, 75008 Paris Tel : 0149520989 www.pointplume.com/
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La poésie n’exige pas forcément pléthore de mots ou multiples métaphores. Parfois, un simple dessin, une évocation pure suffisent à la rendre réelle. Cette vérité-là, les instruments d’écriture Namiki la portent en eux dans des créations à la fois magiques et apaisantes. De sublimes nouveautés l’attestent. 

Pourquoi la poésie emporte-t-elle souvent au loin, que celui-ci soit aux antipodes ou se trouve au plus profond de soi ? Parce qu’elle touche à la beauté du monde comme aux merveilles de l’intime. Les saisons, ces périodes qui rythment nos années à coups de neige qui fige, de bourgeons qui annoncent la renaissance, de chaleur qui étouffe ou de feuilles qui jaunissent et s’étiolent, incarnent cet équilibre : partout sur la planète on les connaît, toujours elles créent en chacun des sensations. La maison Namiki, dont l’art de retranscrire les magies de la nature en quelques centimètres carrés de laque et poudre d’or est connu des esthètes, ne pouvait résister à la force d‘attraction que cet imaginaire exerce sur son esprit créatif. Alors qu’elle pare les campagnes et forêts d’un brocart de feuilles dorées, tapis aux dessins renouvelés sur lequel on marche d’un pas étouffé qui incite à penser autant que humer, à entrer en soi autant qu’à regarder alentour, l’automne exalte une poésie feutrée… devenue stylo rare à part entière. Ce nouveau Yukari qui recourt au Chinkin, minutieuse et délicate technique de points et lignes ciselés incrustés d’or et de poudre d’or ou d’argent, fait flamboyer des feuilles dorées d’une pureté et légèreté si incroyables qu’on les imagine virevoltant dans l’air avant de se déposer avec grâce à la surface d’un étang. Dans lequel vit une carpe argentée, force rassurante qui traduit la permanence du temps qui passe comme la puissance tranquille d’une Terre préservée. Message d’hier et de toujours, d’éternité comme d’espoir, cette œuvre de l’artisan Yasuji Sumi témoigne combien, sur peu d’espace, on peut en dire beaucoup.

LES ENCHANTEMENTS DU MONDE

Akatsuki ou ce noir étrange qui noie le ciel puis s’éloigne quand, au tout petit matin, le soleil se
lève. Un mot qui désigne aussi ce qui est abouti, achevé. Hayate ou un vent vivifiant et frais, terme
qui traduit aussi ce qui est pur et vivant. Seiryu ou le courant limpide de l’eau, expression mêlant le flot d’une rivière qui apaise mais aussi enrichit l’esprit. Enfin Tokiwa, alias la crête verte des montagnes plantées d’arbres jamais recouverte de neige, symbole de ce qui jamais ne change.

Quatre termes typiquement japonais devenus, sous la plume de Namiki, des instruments d’écriture aussi évocateurs que beaux, débordant autant de sens que de pureté, d’émotions que d’abstractions. Poudre de laque rouge de différentes intensités et or associés à des motifs évoquant l’aurore pour le premier ; mouvements argentés aux impressions variées symbolisant l’apparition d’un souffle majestueux pour le deuxième ; laque bleu nuit et onde argentée afin de retranscrire ses secrets sur le troisième ; laque verte et reflets de ciel dans le dernier… ces quatre modèles sont des paysages et des tableaux à portée de doigts comme d’encre. Des enchantements du monde à mettre entre les mains de ceux qui veulent le voir tel qu’il devrait être.

MONTEGRAPPA
Deux stylos, deux histoires

Du passé ne faisons pas table rase, mais une inspiration mâtinée de présent, une source de modernité poétique qui réinvente les grandes heures des instruments d’écriture. Fidèle à sa tradition, la maison Montegrappa, avec Bijo-To-Yaju et l’Elmo 02 Cortina respecte ses fondamentaux. Offrir du beau qui a du sens, de l’exception qui préserve la passion grâce à une intense création.

La créativité, c’est souvent oser, surprendre, puiser dans des références pour les respecter tout en les bousculant voire réinterprétant. Incroyable pièce éditée à 99 exemplaires dont Point Plume a le numéro 1, le Bijo-To-Yaju étonne et envoûte parce qu’il mixe les cultures. Songez que cette œuvre du designer japonais Tomita Kazuhiko, qu’on pourrait croire extraite d’un musée de l’art nippon, est tout à fait contemporaine et s’inspire du grand classique de Jean Cocteau, La Belle et la Bête. Point de dessin faussement médiéval ici, d’ambiance tirée du film ou parodiant le trait si typique du poète-peintre, mais une réinterprétation personnelle recourant à l’émail, la résine, le vermeil, l’or. La plus grande histoire d’amour d’Europe est trans- posée, transportée au pays du Soleil-Levant, les notions d’héroïsme, de beauté, d’amour interdit universalisées et en même temps rendues intemporellement nippones grâce à l’emploi de la technique du Kintsugi et de gravures sur bois du XVIIIe siècle. Narrations occidentale et orientale s’enlacent et se répondent, se protègent même puisqu’un Shishi – lion gardien des temples – va jusqu’à protéger la Bête de Cocteau. Une clé d’or aide à penser à tous les secrets du conte qu’il faut déverrouiller. Un stylo féerique et mystérieux, de toujours et d’aujourd’hui.

Le Elmo 02 raconte lui aussi une histoire. Mieux, l’une des grandes pages de l’histoire de l’encre : la saga Elmo. Les premiers stylos Elmo, utilisés dans les bureaux et les salles de classe italiens dans les années 20, ont marqué la culture et la mémoire du pays. En plongeant dans les archives d’Heinrich “Elmo” Helm, une silhouette a inspiré Montegrappa parce qu’elle est décorative et sans sur- charge de composants métalliques. Seul un clip cannelé rappelle le panache de l’Art déco. Différentes finitions marbrées, dont un vert étonnant, offrent des textures tourbillonnantes et uniques. Du passé, décidément, tirons leçons, passions et émotions.

Par Thierry Billard - Publié le

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