Jacques Genin au Carreau du Temple
Au coin de la rue Charlot et de la rue de Turenne, un immense havre de douceur, de câlinerie gustative et de beauté, sert de tête de proue à l’univers de Jacques Genin. Sur deux étages, 420 m2, entre structures métalliques, escalier en colimaçon, piliers et briques, pâtisseries et chocolats trônent dans les vitrines. Salon de thé au rez-de-chaussée et laboratoire à l’étage comme l’a voulu ce génie du chocolat, Jacques Genin qui préfère se définir comme un « fondeur en chocolat ». Une réussite magnifique, d’autant plus qu’en ce qui le concernait au départ, rien ne la laissait présager.
Qu’on en juge. Dès 13 ans, il est sur le marché du travail et commence par la boucherie, puis il vient à Paris, débute comme commis dans une brasserie, ouvre deux restaurants, jusqu’au jour de la révélation : ce sera le chocolat ou rien ! Cet autodidacte insatiable se forme auprès d’un grand du chocolat, Robert Linxe (fondateur de la Maison du Chocolat), puis en 1996 il lance son propre laboratoire dans le 15e à Paris, avec une idée : fournir les plus grands établissements. Sitôt décidé sitôt fait. Le Plaza Athénée, le Crillon, Taillevent lui font confiance et la renommée de son chocolat ne cesse de grandir.
Et puis, un jour, il a un coup de foudre pour ce 133 rue de Turenne dans le 3e… Il franchit le pas pour le plus grand bonheur des gourmands de ce coin du Marais qui se précipitent sur ses chocolats, bien sûr, mais aussi, ses caramels et ses pâtisseries, tout droit descendus du laboratoire du premier étage où n’ont jamais pénétré ni colorants ni arômes artificiels. La pâtisserie s’exécute à la demande, les chocolats s’offrent comme une partition, luisant doucement sous une lumière chaude qui fait qu’ici la gourmandise est un art et non plus un péché.