Spiritueux

Dans le secret des bars cachés

« Pour vivre heureux, vivons cachés », comme le dit si bien l’adage. Une formule qui s’applique à ces bars qui ne se révèlent pas si facilement. Pour les découvrir, un bon sens de l’observation s’impose. À la clé, des expériences ludiques et gustatives inoubliables !

Spootnik

57 Rue des Gravilliers, Paris 3e datshaunderground.com/fr
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Grouvie

6 Cour du Commerce Saint-André, Paris 6e lanouvellegarde.com/fr/
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Fitzgerald

54, boulevard de la Tour-Maubourg, 7e
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Mezzanine

2 Rue Coustou, Paris 18e mezzanine-pigalle.fr/
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C’est l’un des endroits les plus recherchés pour prendre un verre. Ouvert début septembre, le Grouvie dans le 6e arrondissement s’est imposé comme l’un des repères favoris des noctambules. Avec ses DJ sets et scènes ouvertes (du mer- credi au samedi, de 22 h 30 à 1 h 30), le lieu est idéal aussi bien pour ceux qui recherchent une programmation artistique de qua- lité que pour les amateurs de cocktails. La mixologue Jennifer Le Nechet, championne du monde de cette discipline en 2016, réinvente les grands classiques de la cuisine et de la pâtisserie en version liquide. Mention spécial eau The Temptations qui revisite de manière inattendue le mythique paris-brest. Le tout dans un intérieur typiquement rétro et disco, à grands coups de boules à facettes, miroirs au plafond et velours rouge à profusion. Curieusement, depuis l’extérieur, le Grouvie la joue profil bas. Sis au deuxième étage de la récente Brasserie des Prés, l’endroit est réservé aux initiés. Comme un secret que seul les Germanopratins, à l’affût des dernières tendances, auraient le privilège de détenir. Que l’on ne s’y trompe pas toutefois, par bars cachés, il ne faut pas forcément entendre les speakeasys, ces établissements typiquement anglo-saxons débarqués en masse dans la capitale au cours des années 2010. Inspirés de l’époque de la Prohibition, ils se trouvent généralement dans l’arrière-salle de commerces a priori aux antipodes des débits de boissons (à l’instar du Lavomatic, dans le 10e arrondissement aménagé au-dessus d’une vraie laverie). On y pénètre souvent en donnant un mot de passe qui, dans la mesure du possible, doit rester confidentiel.

Marais, vivier de bars dissimulés

Si le concept des speakeasys est certes amusant, il a toutefois fait son temps. Aujourd’hui, nul besoin d’être un adepte des jeux de piste pour prendre un verre dans un bar branché. Il suffit de laisser aller sa curiosité lorsque l’on se trouve dans un restaurant. Descendre quelques marches permet de décou- vrir des endroits insoupçonnés. C’est notamment le cas du bar The Underpool, dissimulé au sous-sol de Bao Express, une cantine asiatique du 11e arrondissement. L’immersion est réussie dans ce bar qui propose le plafond le plus incroyable de l’Est parisien : une piscine inversée plus vraie que nature grâce à des jeux de miroirs de l’artiste Supakitch. Pour que l’expérience soit poussée jusqu’au bout, une échelle, un plongeoir et même des vaguelettes inox ont été ajoutés. Les clients en prennent plein les yeux, tandis que leurs papilles sont stimulées grâce aux cocktails infusés d’alcools exotiques imaginés par le barman Nicolas Lasjuilliarias, passé précédemment par Le Collier de la Reine et Déviant. Son Rubis de Chine (Campari, calvados infusé avec de l’huile de coco et vermouth rouge) est déjà un classique. Dans la catégorie des bars planqués en sous-sol, Spootnik dans le 3e s’est également imposé comme un incontournable. Sous le restaurant Datsha, le lieu revêt une allure cosmique avec un design qui rappelle la conquête spatiale russe, à l’image de l’impressionnante structure orbitale qui tourne sur elle- même. Du côté des créations sorties de l’imagination fertile des mixo- logues John Lenoir et Dylan Kavak, difficile de résister à l’épicé Nazal (Mezcal, liqueur Kamm & Sons, maïs, coriandre, citron vert et piment). Si The Underpool et Spootnik se sont implantés dans l’insomniaque Marais, les autres quartiers de Paris comptent également leur lot de Fitzgerald bars cachés. Rive gauche, le restaurant Fitzgerald dans le 7e propose un écrin Art déco derrière de larges portes capitonnées où l’on peut goûter à une variété de cocktails signature aux noms évocateurs (Salomé devant Hérode, Vahinée Parisienne, Audrey’s Garden…). Rive droite, la salle de concert des Trois Baudets s’est dotée à l’étage supérieur d’un bar à l’ambiance cosy, Mezzanine, présenté comme l’alliance “entre un speakeasy et une cantine nocturne”. L’argument imparable ? Les cocktails n’excèdent pas les dix euros. Pour passer incognito et découvrir l’univers de la mixologie sous un nouveau jour (ou soir), les bars cachés restent le meilleur terrain de jeu !

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