La ligne :
Droite, structurée et fermée bord à bord. C’est elle, et elle seule, qui définit l’allure. « L’élégance du vêtement, c’est la liberté de bouger », déclarait Gabrielle Chanel. Le devant est monté dans le droit fil, sans pinces poitrine, pour gagner en souplesse sans perdre le maintien. Même principe pour le dos, simplement séparé par une couture au milieu. La manche est montée haut sur l’épaule pour assurer un maximum d’aisance. La doublure, elle, répond aux mêmes exigences : autant de lés de doublure que de lés de tweed. Les deux tissus, surpiqués intimement, de façon quasi-invisible, bougent alors ensemble, sans que rien n’entrave le mouvement. Pour assurer un parfait tombé, une chaîne en laiton est apposée au bas de la veste sur la doublure.
La matière :
Le tweed. D’un tissu réservé au vestiaire masculin, Coco Chanel en fait une signature dès le milieu des
années 1920. Inspirée par l’élégance décontractée des hommes qui traversent sa vie, et notamment le duc de Westminster, Gabrielle Chanel transgresse les codes vestimentaires de son époque en choisissant des tissus pour leur confort, à l’instar du jersey, puis du tweed, qu’elle rendra encore plus souple. Uni ou chiné, le tweed
apparaît, au fil des décennies et des collections, plus aéré, moelleux ou duveté, composé de laine
boutonnée, bouclée, mouchetée, parfois mêlée de rubans voire de fils d’argent ou métallisés.
Les détails :
La ganse s’impose comme une évidence : les galons, tresses ou gros grain ourlent les contours de la veste, le bord des poches et le bas des manches, et lui impriment une force graphique. Les boutons, eux, sont comme des bijoux, en galalithe, en résine ou en métal, ornés d’une tête de lion, d’un épi de blé, d’un camélia ou siglés d’un double C. Au cœur de la collection de prêt-à-porter automne-hiver 2020/2021, et pour la première fois de son histoire, les vestes en tweed sont fermées par des boutons-pressions « pour le geste, plus vif », confie Virginie Viard, la directrice artistique.