Breguet Type XX L'histoire reprend son vol
L’aventure horlogère et l’épopée aéronautique ont toujours été proches, parallèles, liées même. Au poignet des pilotes ayant battu des records, gagné des batailles, chaque fois il a fallu des montres robustes et performantes, aptes à affronter tous les temps et permettre les exploits, techniques et esthétiques. Au Panthéon des icônes mécaniques sportives, les garde-temps mythiques ne sont pas si nombreux. Aussi, quand l’un d’eux reprend son vol entièrement réinventé, son retour en force se doit d’être une réussite. Pour Breguet, lorsqu’il a été décidé de remettre au goût du jour une collection ayant accompagné l’histoire de la marque comme de l’aviation, la fameuse Type XX, le challenge était de ne pas la dénaturer tout en lui assurant un saut dans la modernité. Bref, de lui offrir, tout en respectant son ADN, un nouveau souffle afin que l’envol de 2023 la propulse, au moins, 70 ans plus loin. Ce grand voyage, la génération 2023 de la Type XX le prépare depuis quatre ans. Résultat : un calibre inédit, une technologie up to date, deux versions (une d’allure militaire, l’autre inspirée des modèles civils), un esprit contemporain, une présence dynamique et des références stylées au passé. Tout a commencé par un appel d’offres lancé au cours des années 1950 par les forces aériennes françaises qui souhaitent équiper leurs escadrilles d’un chronographe de poignet robuste et performant avec cadran noir à chiffres, aiguilles luminescentes et mouvement résistant aux changements de pression et aux accélérations, avec lunette tournante et fonction “retour en vol”. Breguet répond à cette demande d’un modèle baptisé XX par l’armée avec celle qui porte le même nom.Comme d’autres horlogers sont sur les rangs, l’aviation sélectionne divers prototypes, qui peuvent être parallèlement vendus aux civils. La maison qu’avaient choisie auparavant les pionniers Santos Dumont ou les soldats stationnés en France après 1918, dont les instruments horlogers de précision équipent déjà le tableau de bord des aéronefs, ne peut qu’être inspirée.
Sa Type XX apparaît, bientôt déclinée pour la Marine nationale, commandée aussi par l’aviation civile. 1971, deuxième génération avec boîte agrandie en acier poli, cornes épaisses et nouveau succès auprès des instances officielles françaises et étrangères (les Forces royales du Maroc par exemple) comme civiles. En 1995, après dix ans d’absence, apparaît la troisième génération, dite 3800 Aéronavale (sans date) puis 3820 Transatlantique (avec date) avec détails revus comme la boîte à carrure cannelée. Les deux versions de Type XX d’aujourd’hui se dotent de deux nouveaux calibres, le 728 à remontage automatique et le 7281 pour la version militaire. Chacune a ses spécificités. La Type 20 Chronographe 2057 puise ses inspirations dans l’héritage militaire du modèle, à savoir les 110 exemplaires livrés à l’armée de l’Air française en 1955 et 1959, dont le nom s’écrivait en chiffres arabes. Cadran noir modernisé, chiffres arabes donc, lunette et aiguilles luminescents vert menthe, compteur de 30 minutes situé à 3 h, plus imposant que les secondes courantes affichées à 9h, guichet de date à 4h30, boîte en acier de 42 mm avec lunette non graduée bidirectionnelle cannelée, couronne en forme poire d’origine avec trois positions de réglages dont le retour en vol… tout y est ! Et de fort belle manière. La Type XX Chronographe 2067, dans la lignée des versions civiles d’autrefois, évoque un modèle fabriqué en 1957, mais avec un affichage à 3 h, celui de 12 h étant déplacé à 6 h et les secondes courantes posées à 9 h. Les compteurs sont différents de ceux de sa sœur “militaire” pour plus de dynamisme et de lisibilité. Il y a un traitement luminescent ivoire, une taille de boîtier avec lunette graduée bidirectionnelle cannelée, une couronne classique de forme droite à trois positions, un poussoir positionné à 2 h qui démarre et arrête les fonctions chrono, remise à zéro et démarrage immédiat. Quant aux bracelets, en cuir de veau ou Nato noir, ils sont aisément interchangeables. D’hier mais surtout d’aujourd’hui, sur la Type XX de Breguet, le temps ne fait pas son œuvre puisqu’il ne s’arrête jamais…