Park Hyatt Paris-Vendôme : du goût et des saveurs
Interview Jean-François Rouquette-Narae Kim
Que vient-on chercher au PUR’ ?
Jean-François Rouquette : On vient vivre une expérience intime, sincère et sensorielle. C’est une table confidentielle pensée comme un appartement privé, pour créer un lien direct avec nos hôtes. Ici, tout est fait pour qu’on se sente accueilli comme chez un ami, un esthète. On y cherche la vérité d’un produit, l’émotion d’un souvenir, le plaisir d’un instant suspendu.
Narae Kim : Pour moi, c’est un endroit où la gourmandise rencontre l’élégance, sans compromis. Chaque bouchée raconte une histoire avec un producteur/produit particulier.
Comment caractérisez-vous votre cuisine / pâtisserie ?
J-F.R : C’est une cuisine du sentiment. Elle est enracinée dans la nature, le terroir, mais elle se laisse porter par mes rencontres, mes voyages, mes rêveries. Je recherche toujours la justesse, la lisibilité, sans jamais travestir le produit. J’aime créer à partir de contrastes, de tensions : un souvenir d’enfance peut côtoyer une technique japonaise, un ingrédient brut révéler toute sa noblesse par une cuisson lente ou une fermentation.
N.K : Ma pâtisserie s’inscrit dans cette même démarche, je travaille beaucoup les textures, les équilibres, sans jamais trop sucrer. J’aime travailler autour des fruits de saison. Par exemple en ce moment à la carte, j’ai développé un dessert autour de la cerise en plusieurs textures et saveurs : mi-confites, cuites, séchées… toute en gourmandise avec une glace au riz venere (noir).
Comment travaillez-vous entre vous ? Plats et desserts sont-ils pensés pour raconter une histoire ?
J-F.R : Oui, totalement. Nous pensons chaque menu comme une narration, un voyage. Il y a une progression, une respiration. Avec Narae, nous échangeons en permanence : une sensation, une couleur, une note végétale ou florale peut traverser tout un repas, se transformer, évoluer jusqu’au dessert.
En quoi la nouvelle décoration de PUR’ fait-elle écho à votre cuisine, comment inspire-t-elle vos plats ?
J-F.R : Ce nouvel écrin, pensé avec Hugo Toro, est un prolongement naturel de ma cuisine : on y retrouve cette chaleur, ce confort contemporain, ce mélange de matières brutes et précieuses. Le feu de la grande cheminée, les bois, les marbres, les textures… tout cela me parle profondément. Cela influence jusqu’à la manière dont on construit une assiette, la façon dont la lumière la touche. Avec Hugo, ça a été une connexion immédiate. Nous parlons le même langage du détail, de la précision, de la matière. Il a tout dessiné, du sol au plafond, pour que nos univers communiquent à chaque instant. Tout a été pensé ensemble : les chaises à six pieds, les chandelles comme au théâtre, les objets de table, la fenêtre du restaurant sur la cuisine ouverte… jusqu’aux uniformes qui traduisent notre esprit intime et élégant.
Vous aimerez sûrement les articles suivants…
