On accourait au Marais pour le folklore juif, les restaurants et les épiceries kasher, mais aussi pour les nuits sulfureuses quand l’homosexualité, si elle n’était plus tabou, y avait son fief. Le quartier, en tout cas la partie entre la rue des Francs-Bourgeois et la place des Vosges, a pris une tout autre allure avec l’arrivée massive des marques “dans le coup” style Maje, Sandro, Princesse Tam Tam ou tout récemment Uniqlo. Un constat que confirme Caroline Najman, créatrice de bijoux, dont la boutique éponyme vient d’être inaugurée fin mai rue Vieille-du-Temple : « On ne va plus seulement dans ce quartier pour manger un fallafel. On y va pour faire du shopping entre copines, pour flâner du côté des galeries d’art, pour prendre un verre, pour dîner. C’est un quartier vraiment complet, il n’est plus aussi connoté. » Si le haut Marais est devenu un repère pour bobos avec l’enseigne Merci en fer de lance, le bas Marais était encore réputé il y a peu pour ses nuits débridées. La donne a changé. Tout débute avec la rénovation du BHV, appartenant maintenant au groupe Galeries Lafayette. Entièrement réaménagé, le BHV, depuis baptisé BHV/Marais a donc choisi, tout en gardant son ADN – le slogan qu’affectionne Alexandre Liot, directeur du BHV/Marais est : « l’autre magasin pour continuer à être différent » – de monter en gamme et de se réorienter vers la mode. Cela se voit à l’intérieur du magasin – nouveau rayon chaussures, services de restauration tendance gastronomique, etc. Sous l’impulsion du BHV, propriétaire de nombreux espaces commerciaux aux alentours, l’offre évolue avec ses mini-BHV pour les animaux La Niche, les motards et cyclistes – boutique Solex –, les sportifs – avec un Nike de 135 m2 rue du Temple uniquement dédié à l’homme et, fin septembre, avec un nouveau magasin de l’américain Ralph Lauren, Polo Sport, pour ne citer qu’eux. Depuis cette année, le Marais et tout particulièrement la rue des Archives passe à la vitesse supérieure avec l’arrivée très remarquée coup sur coup de quatre enseignes de luxe du vestiaire masculin : Moncler, Gucci, Fendi et Givenchy. Quatre grands noms plus habitués de l’avenue Montaigne ou de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. L’homme est quasi une évidence pour un quartier connu comme le gay Paris et qui pourrait bien devenir le nouveau repère du luxe masculin. Et cela continue avec l’ouverture le 8 juin dernier d’une boutique Valentino de 86 m2, elle aussi dévolue au sexe fort.
Le luxe gagne le Marais
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