Quant au choix du parcours muséal, il déroule de façon chronologique la carrière de cet artiste officiel et met en exergue son travail en atelier tout en haut de cet hôtel particulier. La visite débute au premier étage avec trois salles qui retracent l’itinéraire de Henner. Une consacrée à l’Alsace avec des portraits, des scènes de vie quotidienne ou des paysages, une autre à l’Italie, avec les œuvres qu’il a dû envoyer pour montrer ses progrès après avoir obtenu en 1858 le prix de Rome, mais aussi de nombreuses esquisses de ses travaux préparatoires, des petites copies, des paysages italiens. La dernière salle recèle son tableau le plus connu : L’Alsace. Elle attend. Un très beau portrait de femme qui vaut autant par la qualité picturale que par le symbole : une commande d’épouses d’industriels de Thann destinée à Léon Gambetta, farouche opposant à l’abandon de l’Alsace-Lorraine au nouvel Empire allemand suite à la guerre de 1870. Henner avait d’ailleurs opté pour la nationalité française. Autour de ce tableau, plusieurs autres présentés lors du Salon et des portraits qui assurent une partie des revenus du peintre. Un escalier mène à une petite salle derrière les moucharabiehs (ne manquez pas de jeter un œil en contreplongée sur les œuvres du dessous, dont la célèbre L’Alsace), où des expositions thématiques et temporaires seront présentées. Au dernier étage, l’atmosphère de son lieu de travail a été recréé. « On a tenu à mettre les meubles de son propre atelier, des objets qui s’y trouvaient, quant aux tableaux choisis, ils illustrent le processus de création du peintre. Donc beaucoup d’esquisses, de toiles inachevées, des peintures faites sur des boîtes de cigares. On a évité une reconstitution pure et dure. Jean-Jacques avait son atelier place Pigalle. Il n’est jamais venu dans cette maison, achetée quinze ans après sa mort, à la famille d’un autre peintre, Guillaume Dubufe », poursuit Claire Bessède. Après l’atelier, retour au rez-de-chaussée. La visite s’achève dans ce qui, autrefois, était la salle à manger des Dubufe. Un grand panneau interactif montrera la richesse artistique de la plaine Monceau qui était, à cette époque, un centre névralgique de la vie mondaine et dont le musée Jean-Jacques Henner aimerait contribuer à faire revivre l’effervescence.
Fermé le mardi. 6 €