Si les œuvres du créateur sont des habituées des musées, l’homme scénographe l’est aussi, et l’on ne compte plus les parcours réalisés pour les plus grands d’entre eux, Orsay, Maillol, le musée du Luxembourg et celui de l’Orangerie, la fondation Claude Monet à Giverny… Tous sont conquis par sa façon de dérouler le récit et par son usage bien dosé de la couleur. « La couleur, ce n’est pas un truc qu’on met au dernier moment. Son rôle est immense dans le dialogue qu’elle tisse avec l’œuvre, elle n’est jamais gratuite ni secondaire, elle est conditionnée par le volume de la pièce et ce qu’on veut raconter. Elle permet de faire sortir la lumière des tableaux. » Après Turner et Signac, Hubert le Gall signe en ce moment même le parcours de l’exposition “Botticelli, artiste et designer” au musée Jacquemart-André qui s’est attaché ses services pour l’ensemble de ses expositions. Ces prochaines semaines verront aussi l’arrivée de l’exposition “Uderzo, comme une potion magique” au musée Maillol, ainsi que celle consacrée aux fables de La Fontaine illustrées par Gustave Moreau (au musée éponyme), prévue au printemps dernier et repoussée pour cause de Covid. « Mon rôle est de trouver des scénarios qui ne soient pas attendus. De bousculer les perspectives, de rafraîchir le regard. On croit qu’une œuvre d’art a tout dit une fois accrochée dans son musée, sur son mur. C’est faux. Sortie de son contexte, rapprochée avec d’autres œuvres, installée sur un autre fond, elle vous donne une nouvelle émotion. C’est ça qui est intéressant. Quand j’arrive même à surprendre des descendants d’artistes qui ont tout vu, qui connaissent tout par cœur, c’est gratifiant. Une expo, c’est un film : il faut un début, une fin, et entre les deux des rythmes, des instants où le regard s’apaise, des moments où les œuvres vous saisissent, d’autres où c’est à vous d’aller les chercher. Et le visiteur doit partir sur une note haute, pour emporter avec lui une belle image. »
Hubert le Gall, The artist !
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