Interview

Kim Layani, l’essence du détail

À la tête de l’agence Coppery, Kim Layani croise la décoration et le design pour nourrir en osmose ses projets d’architecture d’intérieur et la création de mobilier en semi-mesure. Elle y met toutes ses amours pour les matériaux forts, les textiles chaleureux et les détails qui font toute la différence.

Kim Layani a grandi dans un environnement créatif bouillonnant, entre une mère styliste et un père dans le textile, avec en ligne de mire un avenir tout dédié au design. Après la prestigieuse école Penninghen, elle double sa formation d’un diplôme à l’institut MJM Graphic Design, dont les apprentissages nombreux, techniques, pratiques et transversaux seront déterminants dans sa façon d’appréhender et de mener un projet dans sa globalité. « Parallèlement à mes études, j’ai commencé à travailler pour Airbnb. C’est un excellent exercice, car plus les surfaces sont réduites plus les aspects techniques sont cruciaux et les détails importants. Il faut savoir optimiser l’espace pour rentabiliser chaque mètre carré en remplissant un cahier des charges assez drastique », raconte la jeune femme également passée chez Isabelle Stanislas et Jean-Michel Wilmotte. Cette formation complète lui permet de développer et de cultiver une vision à 360 de la création contemporaine, qu’elle transposera dans son agence, ouverte en 2017. Laquelle dispose de trois entités à la fois distinctes et complémentaires : Coppery Architecture pour la décoration d’intérieur, Coppery Design pour la création de mobilier, et Études & Boiseries, la dernière-née pendant le confinement. « Il s’agit d’un bureau d’études en menuiserie qui permet au client de faire réaliser ce qu’il a en tête et d’aller très loin en termes de création. » S’y ajoutent deux matériauthèques, l’une dédiée aux boiseries, l’autre destinée à nourrir les projets résidentiels de Coppery Architecture.

Portrait Kim Layani

C’est aussi pour alimenter ses chantiers que la jeune femme, assistée de ses chefs de projet, commence à développer son propre mobilier, visible à l’agence-showroom, adaptable en semi-mesure, c’est-à-dire personnalisable dans ses essences de bois, de minéraux et de métaux. C’est de cette combinaison gagnante de matériaux qui opposent froideur et chaleur – avec un goût revendiqué pour les velours enveloppants – que Kim s’inspire pour créer des pièces aussi élégantes qu’originales, avec un sens du détail paroxystique. « Après quelques chantiers d’architecture d’intérieur, il devenait de plus en plus difficile de trouver des pièces singulières pour mes clients. Dans le commerce, je tombais assez rapidement dans une forme de répétition ennuyeuse. Cette collection avait donc pour but d’être atypique, de créer quelque chose de différent. Et la semi-mesure est assez ludique pour le client qui peut être acteur de son mobilier, l’ajuster au propre caractère de son intérieur.

Un mobilier en semi-mesure

Chaque pièce se distingue en effet par une architecture imparable que vient percuter un détail inhabituel, un élément surprenant. Comme le sofa en tweed Bubble, au chic parisien, dont la forme sphérique dessine une nouvelle typologie d’assise et invite à s’asseoir autrement ; la chaise Cosy, dont la forme cubique, presque sévère, s’attendrit au contact d’une assise rebondie en velours ; le tabouret Balagan, qui mixe les textiles (velours et tweed) et les métaux sur ses quatre pieds de forme différente. Voire la table et la chaise Artist, avec leurs inclusions de métal et incursions de marbre. « La table évoque un atelier d’artistes avec ses pieds tréteaux, mais s’en éloigne par deux autres fins pieds cylindriques en marbre et par la bande de cuivre qui la traverse », précise la créatrice. Derrière l’objet, c’est souvent un voyage, une destination, une métropole qui se raconte. Un trait particulièrement significatif sur Skyline, qui réinvente l’exercice de la console d’entrée dans une évocation de Manhattan pleine de style. « Skyline flirte avec l’idée de bibliothèque, grâce au jeu des blocs de bois et de marbre. » Le marbre, décidément dominant, tient aussi les premiers rôles dans la ligne de lampes Cubic, qui impose ses géométries plurielles et contrebalance la froideur du verre et du minéral par trois sources d’éclairage, à la fois précises et tamisées. « Tous les architectes d’intérieur sont à la recherche de l’éclairage parfait, c’est leur propre quête du Graal », avoue la créatrice.

Agence Coppery. 10, rue Freycinet, 16e. Tél. 09 63 59 41 20https://coppery-architecture.com/

Design kim layani
Par Florence Halimi - Publié le

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