Parisiens, cultivez votre jardin ! Car d’un simple rebord de fenêtre peut jaillir le plus luxuriant des paysages. « Ce peut même être le plus spectaculaire tableau du salon, et à ce titre, il doit être la continuité du décor », précise Pierre-Dominique Martin, dirigeant d’Urban-Green, qui transfigure des cours, des balcons filants, des bordures de fenêtre, des terrasses et jardins citadins, en extensions enchantées. Le créateur paysagiste en a fait sa spécialité à la quarantaine, après avoir troqué son premier costume de cadre dans le marketing pour le tablier et le chapeau de paille du jardinier. « J’ai toujours eu cette passion du végétal et j’ai cédé très jeune au plaisir de cultiver et de regarder les plantes pousser. En étudiant le marché au lancement d’Urban-Green, j’ai constaté que la végétalisation des petites surfaces urbaines représentait une niche dont aucun acteur ne souhaitait s’occuper, car cet exercice est lié à de nombreuses contraintes, d’accès, de livraison, de parking. Pour autant, si l’offre est rare, la demande est forte, car la capitale doit compter à peine 10 % de balcons végétalisés. » Pierre-Dominique travaille donc quasi exclusivement dans Paris intra-muros, à l’exception de quelques chantiers en très proche banlieue, aussi bien pour les particuliers et les copropriétés que pour les entreprises soucieuses de faire revenir des salariés comblés par le télétravail.
Pierre-Dominique Martin, Urban-Green Aux arbres citoyens !
Le prix de l’immobilier parisien étant ce qu’il est, chaque mètre carré doit être optimisé et mis en beauté. Une touche verte est donc aussi la garantie de valoriser son bien. « D’autant que pour beaucoup de Parisiens, le fait de ne pas être sorti de Paris depuis un an les incite à faire venir la nature à eux.» Avec quatre offres saisonnières, Urban-Green offre aussi la possibilité, à qui ne souhaite pas mettre les mains dans la terre, de prendre en charge l’entretien et le renouvellement des plantes, sur abonnement. « Je réponds précisément aux goûts, aux besoins et aux habitudes des clients, à la façon d’un décorateur. Dans la majorité des cas, ce coin de verdure est visible depuis l’intérieur de l’appartement. C’est une prolongation de celui-ci. Pour un appartement contemporain, j’amènerai un décor végétal minimaliste, avec des plantes épurées, graphiques, sobres, et des pots à l’avenant, très design. À l’inverse, pour les intérieurs bohèmes, mes réalisations seront fournies et bucoliques. Enfin, je m’adapte aussi aux pièces. Par exemple, devant une chambre d’enfant ou une cuisine, j’opterai pour un jardin moins “vitrine” que “leçons de choses”, potager ou aromatique, pratique et ludique. » Ses espèces de prédilection viennent essentiellement du bassin méditerranéen, connues pour leur persistance et leur résistance au chaud, au froid, au vent, comme les oliviers, toutes les variétés de lauriers (tin, sauce, rose, du Portugal), les arbousiers, le jasmin, le pittosporum, voire l’illex crenata une variété de houx qui remplace avantageusement le buis attaqué par la pyrale. « L’idéal est qu’elles soient belles toute l’année, donc persistantes et non caduques. Par ailleurs, Il faut choisir des végétaux qui s’adaptent aux difficiles conditions de vie urbaines. Dans une ville, quand il fait chaud il fait plus chaud qu’ailleurs, surtout sur une façade minérale blanche exposée plein sud. Il peut aussi faire plus froid, avec des conditions de vent particulières, notamment au dernier étage. La meilleure réponse, c’est ce qu’on trouve dans le sud de la France et notamment dans le Lubéron soumis à des températures extrêmes et au mistral. » Agrandir sa mini-jungle par un jeu de miroirs, éclairer la nature pour en profiter même au cœur du sombre automne… Les astuces sont légion pour sublimer, étirer, donner de la profondeur à sa verdure. « Même à l’ombre, les plantes feront de belles feuilles – à défaut de fleurs – en cherchant la lumière. Quant au mobilier, il faut choisir des matériaux naturels, bois ou métal, et des coloris neutres. Un contenant, un pot ou un meuble doit exister le moins possible à l’extérieur pour laisser la plante s’exprimer. Un pot coloré, artificiel, ça jure. Enfin le mobilier doit se faire léger pour répondre à des volumes extérieurs réduits sans les alourdir », conseille le paysagiste. Il ne nous reste plus qu’à en prendre de la graine.
