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Galeries Lafayette Champs-Elysées Le nouveau temple du shopping à Paris

Le 28 mars, les Galeries Lafayette ont inauguré sur les Champs-Élysées, un concept-store lifestyle de 6 500 m2 sur quatre niveaux. Plus grande surface commerciale de l’avenue, elle se veut un laboratoire de l’enseigne avec 650 marques pointues et un bataillon de personal stylists au service des clients.

Les Galeries Lafayette et les Champs-Élysées, c’est une longue histoire, qui débute il y a près d’un siècle. En 1927, Théophile Bader, fondateur du grand magasin, rachète l’hôtel de Massa, érigé en 1779 à l’angle de l’avenue des Champs-Élysées et de la rue La Boétie, le fait démonter, puis reconstruire dans les jardins de l’Observatoire (14e). Sur l’emplacement libéré, il envisage la construction d’une extension des Galeries Lafayette, avant que la crise de 1929 ne mette un terme à ses ambitions et ne l’oblige à le revendre à la First National City Bank. Pour abriter son siège français, celle-ci fait bâtir un immeuble spectaculaire, fleuron des Arts déco, qui accueillera quelques décennies plus tard le Virgin Megastore. Inoccupé depuis la fermeture de ce dernier, il revit aujourd’hui grâce à la famille Houzé, propriétaire des Galeries Lafayette, qui concrétise le rêve du père fondateur et permet à l’avenir de rejoindre l’histoire.

Sans dénaturer les éléments sculpturaux des lieux, notamment les habillages de marbre et l’escalier monumental, l’architecte danois Bjarke Ingels a développé sa propre écriture qui sublime le préexistant. « Notre conception du projet rend hommage aux matières et aux codes architecturaux du passé. Au fil de leur déambulation dans le magasin, les visiteurs vont pouvoir découvrir des éléments historiques réinterprétés et déployés de façon contemporaine », explique le dirigeant du cabinet BIG (Bjarke Ingels Group). Conjuguant le verre et le métal doré, l’architecte a créé des éléments aussi surprenants qu’esthétiques, comme les six vitrines suspendues sous la coupole, comme cet anneau doré qui cercle l’atrium ou encore l’escalier Podium translucide, que l’on devine à son encadrement rutilant. Entre le premier et le deuxième étage, il semble tracer un chemin vers le paradis des shoppers où les attendent la mode luxe, la joaillerie, l’horlogerie, la maroquinerie et les chaussures. Pour Guillaume Houzé, directeur de l’image et de la communication, le choix de Bjarke Ingels allait de soi : « Le contexte architectural de notre magasin des Champs-Élysées appelait d’emblée une double réponse : préserver l’ensemble exceptionnel hérité du meilleur de l’Art déco des années 1930, et lui permettre tout à la fois d’accueillir un concept commercial hyper-réactif et innovant. Pour transformer cet espace, dont toutes les configurations sont contraires aux plans habituels des grands magasins, il nous fallait un architecte aussi pragmatique qu’utopiste, aussi fin connaisseur de l’histoire que visionnaire. »

Galeries Lafayette Champs-Élysées

60, avenue des Champs-Élysées, 75008, Paris Tel : 01 83 65 61 00 www.galerieslafayettechampselysees.com
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Dès l’entrée, un tunnel immersif projetant une œuvre cinétique annonce la couleur : ici, nous attend l’expérience ultime et multi-sensorielle du shopping. Visuellement, l’œil est bousculé par la nouvelle identité graphique de la maison, dont les géométries rappellent l’environnement Art déco ; artistiquement, l’œuvre Après vous, le déluge du collectif danois Superflex, nous confronte aux enjeux écologiques en soulignant de pointillés lumineux le niveau de l’océan d’ici un siècle (à 4,75 m du sol). L’odorat est également sollicité, chatouillé à tous les étages par la fragrance maison imaginée par le jeune nez Fanny Bal. Tout concourt à nous mettre dans la peau d’un explorateur de tendances. Clara Cornet, directrice de la création et des achats, souhaitant « inspirer le plus grand nombre tout en surprenant les initiés », a opéré une sélection de marques pointues dès le rez-de-chaussée, dans l’espace beauté. Côté mode, premier et deuxième étages se disputent des collections spéciales et des valeurs indémodables, des marques confidentielles et des pièces exceptionnelles des maisons de luxe. Des centaines de personal stylists dispensent un service de shopping sur mesure à tous les clients, qui se prolonge en amont et au-delà de l’achat grâce à l’application Personal Stylist 2.0, tandis que les privilégiés profitent de prestations haute couture dans un espace privatisé.

Livres (sélectionnés par le magazine System), musique, gastronomie complètent l’offre et font de l’ensemble un univers à vivre dans toutes ses dimensions. Des espaces consacrés à la bonne chère sont en effet répartis à tous les étages : Café Citron au premier, restaurant Oursin au second (ouverture en juillet), et épicerie fine en sous-sol, dans un Food Court qui déroule les créations sucrées-salées de dix artisans et enseignes de haute volée. De quoi attirer les quelques 300 000 visiteurs qui arpentent l’avenue chaque jour, et leur ouvrir les Champs des possibles.

Par Florence HALIMI. Photos : Delfino Sisto Legnani e Marco Cappelletti - Publié le

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