Gabriella et Don Diego de la Vega sont un vieux couple depuis 17 ans. Ils font chambre à part et Zorro vient ranimer ce désir. Gabriella devient en quelque sorte la maîtresse de son propre mari dans un habile jeu de non-dits. Est-ce cette modernité qui vous a séduite ?
Audrey Dana : « Oui, j’ai aimé la place centrale du personnage féminin, ainsi que son évolution. Mais ce qui m’a surtout plu dans le scénario, c’est son fond engagé sous couvert de divertissement. Cette série raconte ce qui s’est vraiment passé entre les colons et les autochtones à l’époque, et cette quête de la vérité m’a convaincue d’y participer. »
Est-ce un sujet encore tabou ?
Audrey Dana : « De nombreux génocides ont été reconnus comme la Shoah ou le Rwanda, mais il n’y a jamais eu aucune reconnaissance pour les autochtones qui ont été pillés, décimés, à qui on a volé leur terre. Nous sommes actuellement à un carrefour de l’humanité, avec des enjeux sociaux et climatiques très intenses. Avoir une série populaire qui aborde ce thème est essentiel. »
Gabriella et Don Diego n’ont pas réussi à avoir d’enfant, ce qui, en 1820, est dramatique pour une femme. Mais n’est-ce pas d’aventure plutôt que d’un bébé dont Gabriella a véritablement besoin ?
Audrey Dana : »C’est exactement ça! Gabriella croit manquer d’un enfant au début, mais ce qu’elle veut en réalité, c’est une place dans la société. Elle a un besoin viscéral d’aventures parce qu’elle s’ennuie dans sa vie. Comme c’est une aristocrate, elle n’a pas à s’acquitter des tâches ménagères. Imaginez donc le vide de son existence si en plus elle n’a pas d’enfant à s’occuper! Sa rencontre avec Zorro va donc bouleverser son quotidien. »
Comment avez-vous préparé le rôle ?
Audrey Dana : « Le tournage a duré cinq mois et mon seul but, c’était de finir en un seul morceau ! (rire) J’avais pratiqué l’équitation, mais je voulais être solide, avoir de l’endurance, donc je me suis énormément préparée physiquement pour les scènes de combats. Dans un second temps, j’ai voulu connaître Gabriella par cœur. Les huit épisodes étant tournés dans le désordre, il fallait que je fasse de mon personnage une seconde peau, et je veillais à ce que chaque étape de son évolution soit la plus précise possible. »