Culture

Courants fertiles : la balade artistique au coeur du Village des athlètes

En Seine-Saint-Denis, le Village des athlètes est fin prêt pour accueillir ses hôtes. Sur plus de 52 hectares, 14 000 sportifs, 9 000 para-athlètes et leurs accompagnants s’installent sur trois mois au cœur d’un projet artistique unique, qui dès 2025, sera reconverti en quartier de ville vivant, durable, responsable et ouvert à tous.

Village des athlètes

Seine-Saint-Denis, 93 olympics.com/fr/paris-2024/les-jeux/village
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Rêve devenu réalité par Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques), cette balade, concoctée avec soin depuis 2018 par le directeur artistique Gaël Charbau, invite quatorze artistes à créer le lien entre le sport et l’environnement. Le but de cette démarche ? Penser la ville de demain. « Le Village des athlètes va changer l’histoire du territoire. Nous avons besoin d’accompagner ce mouvement par l ’émotion, par l ’imaginaire, par le désir, pour toucher au cœur les habitants et les riverains. L’approche artistique en est pour nous une des réponses. L’art viendra créer la surprise dans le futur quartier et interpellera chacun d’entre nous », selon les représentants de Solideo. Courants Fertiles apparaît donc comme le titre d’une histoire, d’un récit vivant qui vient, avec l’art d’aujourd’hui, souligner la dynamique d’un territoire toujours en mouvement. Pour Gaël Charbeau, « la ville est comme un laboratoire où il est possible d’inventer des rencontres… Il ne s’agit pas uniquement d’intervenir sur des bâtiments par le biais de mosaïques, mais bien de donner une place à l’art dans les quartiers en évitant les œuvres statutaires. Jouer sur les lumières, le son, les installations tout en adressant les cinq sens, voilà ce que nous espérons pour que la ville de demain soit beaucoup plus accessible. »

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Gaëlle Hippolyte et Lina Hentgen proposent un ensemble de bas-reliefs intitulé Here Ici pour plusieurs façades d’immeubles situées face au carrefour de la rue principale.

Des œuvres, des rencontres surprenantes ont lieu ainsi dans le Village. Il suffit de lever les yeux. Ou de les baisser! Six chapitres, Racines, Naissance, Seuils, Symbiose, Épreuves, Magie Collective emportent dans un questionnement et une poésie inouïe. « La proposition délicate de Laurent Grasso transforme la place Suzanne Lenglen en place aux fleurs, celle-ci devenant alors un monument immersif invitant à des récits passionnants, à la fois historiques et d’anticipation », confie Isabelle Vallentin, directrice générale adjointe de Solideo. Les personnages fantastiques de Fabien Verschaere racontent leurs histoires de voyages sur des plafonds visibles depuis cette même place. Les installations sonores de Nadine Schütz envahissent des jardins privés d’immeubles, tandis que Les Veilleuses, des installations lumineuses de Julien Serve, révèlent, sur chaque palier des sept niveaux de la résidence étudiante, des corps d’athlètes animés par la quête du mouvement parfait. Here Ici par Gaëlle Hippolyte et Lina Hentgen prend la forme de bas-reliefs à l’instar des fresques antiques,tandis qu’Isabelle Daëron grave des rides sur quatre pierres témoignant des courants spécifiques de la bise qui traverse la promenade Cesaria Evora. Ugo Schiavi peuple de personnages les 148 mètres de la façade longeant la rue Agnès Varda, réa- lisés à partir du moulage des corps des habitants et des acteurs de la vie locale. Jan Kopp propose encore un par- cours ludique composé de mâts, au cœur d’une forêt urbaine, qui rappelle tant les palines de Venise que les différents sports olympiques et paralympiques faisant appel à des 3 barres. Miguel Chevalier colore plusieurs porches grâce à cinq sculptures monumentales suspendues avec ses Ondes de Lumières qui plongent le public dans une ambiance colo- rée, onirique et accueillante, dont toute sa palette se dévoile à la nuit tombée. Autre parcours encore, celui proposé par Le Gentil Garçon avec neuf sculptures de fer qui deviennent magiques en s’animant et révélant la course des astres. L’atelier CH. V, enfin, réinterprète les anneaux olympiques créés par Pierre de Coubertin sous la forme d’un puzzle abstrait tandis que Nathalie Junod-Ponsard dévoile ses œuvres lumineuses dans la halle Maxwell (voir notre interview).

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Fabien Verschaere. Toutes les poésies commencent par le son du vent. Son œuvre se déploie sur trois plafonds du premier étage du premier immeuble de la rue principale.

L’œuvre Les Veilleuses de Julien Serve prend place au sein de la résidence étudiante Paulette Fost.

Par Anne Kerner - Publié le

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