Des œuvres qui vont du traditionnel à l’innovation
Ici, rien que des experts du meilleur des arts graphiques, bien sûr. Entre les prestigieuses colonnes napoléoniennes de l’ancienne Bourse, la 32e édition du Salon du Dessin accueille trente-neuf exposants dont dix-sept venus de huit pays différents tandis que, sous la lumineuse verrière du Carreau du Temple, la 17e édition de Drawing Now abrite soixante-treize galeries de quatorze nationalités. Ces ren- dez-vous sont très attendus par Françoise Pétrovitch, qui y revit à chaque fois les expériences qu’elle apprécie, à savoir des rencontres, des redécouvertes, un accès à des œuvres rares. « J’aime, notamment, découvrir des feuilles émouvantes et précieuses », poursuit la plasticienne. Elle nous livre aussi ses attentes pour 2024 au Salon du dessin. « Un délicat portrait de femme par Francis Picabia, des maquettes de livres de Sonia Delaunay, des portraits d’enfants de Mary Cassatt ou d’Hans Bellmer. Mais aussi des des- sins de Tiepolo ou du XVIIIe siècle. Il me semble qu’à travers le dessin, la proximité avec les grands maîtres est plus intime. On ressent au plus près la main de l’artiste, la vie d’atelier, le mystère de la pensée en mouvement. Ces dessins sont souvent des œuvres confidentielles, détenues par des proches des auteurs et restées en mains privées. C’est donc assez exceptionnel de pouvoir les contempler avant qu’elles ne rejoignent des collections publiques ou privées. » Autre ambiance sur Drawing Now. Ici, l’innovation est au rendez-vous avec des artistes qui travaillent le dessin avec tous les médiums possibles et les technologies les plus audacieuses. « La visite de Drawing Now est toujours la pro- messe de se laisser surprendre par des univers graphiques novateurs, de confirmer des goûts et des intérêts pour certains mouvements », se réjouit Françoise Pétrovitch. Découvrez donc le crayon, le pastel, l’aquarelle, évidemment, mais aussi l’encre sur pierre de tuffeau de Fabien Mérelle, la voile de bateau cousue par Cathryn Boch, le stylo à bille qui ne souffre aucun repentir de Robin Wen, le mélange insolite du grès et de l’émail d’Anaïs Lelièvre, la fusion des techniques mixtes chez Roger-Edgar Gillet ou le coup de pinceau à l’acrylique d’Alisa Yoffe et Riley Holloway.