Comment s’est faite cette collaboration avec Adrien Bozzolo, chef pâtissier du Mandarin Oriental, Paris ?
En tant que “fan” (1) depuis douze ans, et créatrice de bijoux, je leur avais suggéré, en novembre dernier, d’imaginer quelque chose ensemble pour la galette des Rois, mais les délais de réalisation étaient impossibles à tenir. Leur proposition de basculer sur la création de Pâques m’a tout de suite emballée. C’est un cadeau du ciel que de me donner le moyen de mettre en lumière les artisans bijoutiers sardais, avec lesquels je travaille, a fortiori par l’entremise de cette maison prestigieuse, et, au final, de soutenir l’AMREF (voir encadré).
Les fêtes de Pâques, en Sardaigne, votre terre natale, diffèrent-elles du modèle français ?
En Italie, on ne cache pas les œufs ! Enfants, mon frère et moi, recevions de notre famille, très croyante et respectueuse des traditions, plusieurs spécimens en chocolat, entourés de pleins de papiers colorés, que nous dégustions sans retenue. En Sardaigne, la tradition de Pâques est celle du Pain avec des œufs (Coccoi Cun S’Ou) ; des œufs durs sont enchâssés dans des sculptures comestibles plus ou moins élaborées, à base de pain, qui décorent les tables.
Enfant, rêviez-vous de devenir comédienne ?
Pas du tout. Je voulais être pédiatre ; j’ai donc raté ma vie (rires) ! À cette même époque, élue 5e Dauphine de Miss Italie, avec quelques contrats de mannequinat en poche, j’ai pu commencer à travailler et à voyager. À mon retour, j’avais envisagé d’entreprendre des études d’archéologie, mais le destin en a décidé autrement. Le fait de m’investir depuis seize ans, auprès de l’AMREF, est une manière, même symbolique, de renouer avec ma vocation contrariée de médecin…
Entre l’AMREF, les bijoux, et aujourd’hui, le Mandarin Oriental, Paris, l’activité de comédienne ne semble pas pour vous une priorité absolue…
Honnêtement, je n’ai pas le feu sacré, même si j’adore jouer. Être actrice, je l’avoue, me permet de financer ma société de joaillerie, une bulle d’oxygène que je gère seule depuis cinq ans, et d’essayer de tout faire pour que perdure et se modernise, en Sardaigne, la technique ancestrale du bijou en filigrane – 20 représentants aujourd’hui, contre 400 il y a vingt ans.