Interview

Caterina Murino Comédienne, joaillière et femme au grand cœur

Caterina Murino, actrice italienne et montmartroise d’adoption, tourne aux quatre coins du monde et intègre la saison 4 de la série Balthazar diffusée sur TF1. Chef d’entreprise, experte en gemmologie et ambassadrice de l’artisanat sarde, elle est activement engagée au côté de la première ONG africaine de santé publique. Pour Pâques, elle a imaginé, avec le chef pâtissier du Mandarin Oriental, Paris, un “œuf-bijou” en soutien à l’AMREF.

Comment s’est faite cette collaboration avec Adrien Bozzolo, chef pâtissier du Mandarin Oriental, Paris ?

En tant que “fan” (1) depuis douze ans, et créatrice de bijoux, je leur avais suggéré, en novembre dernier, d’imaginer quelque chose ensemble pour la galette des Rois, mais les délais de réalisation étaient impossibles à tenir. Leur proposition de basculer sur la création de Pâques m’a tout de suite emballée. C’est un cadeau du ciel que de me donner le moyen de mettre en lumière les artisans bijoutiers sardais, avec lesquels je travaille, a fortiori par l’entremise de cette maison prestigieuse, et, au final, de soutenir l’AMREF (voir encadré).

Les fêtes de Pâques, en Sardaigne, votre terre natale, diffèrent-elles du modèle français ?

En Italie, on ne cache pas les œufs! Enfants, mon frère et moi, recevions de notre famille, très croyante et respectueuse des traditions, plusieurs spécimens en chocolat, entourés de pleins de papiers colorés, que nous dégustions sans retenue. En Sardaigne, la tradition de Pâques est celle du Pain avec des œufs (Coccoi Cun S’Ou) ; des œufs durs sont enchâssés dans des sculptures comestibles plus ou moins élaborées, à base de pain, qui décorent les tables.

Enfant, rêviez-vous de devenir comédienne ?

Pas du tout. Je voulais être pédiatre ; j’ai donc raté ma vie (rires)! À cette même époque, élue 5e Dauphine de Miss Italie, avec quelques contrats de mannequinat en poche, j’ai pu commencer à travailler et à voyager. À mon retour, j’avais envisagé d’entreprendre des études d’archéologie, mais le destin en a décidé autrement. Le fait de m’investir depuis seize ans, auprès de l’AMREF, est une manière, même symbolique, de renouer avec ma vocation contrariée de médecin…

Entre l’AMREF, les bijoux, et aujourd’hui, le Mandarin Oriental, Paris, l’activité de comédienne ne semble pas pour vous une priorité absolue…

Honnêtement, je n’ai pas le feu sacré, même si j’adore jouer. Être actrice, je l’avoue, me permet de financer ma société de joaillerie, une bulle d’oxygène que je gère seule depuis cinq ans, et d’essayer de tout faire pour que perdure et se modernise, en Sardaigne, la technique ancestrale du bijou en filigrane – 20 représentants aujourd’hui, contre 400 il y a vingt ans.

Caterina Murano interview

Avoir été une James Bond Girl n’est pas rien, pourtant. Quels souvenirs marquants gardez-vous du tournage de Casino Royale ?

Huit jours avant de passer le casting pour Casino Royale, à Rome, je fais une terrible chute de cheval, qui me vaut piqûres de Toradol et morphine. Ma mère débarque de Cagliari pour constater les dégâts… et me remotiver. En jogging et baskets, le visage tordu de douleurs, je vais au rendez-vous sans y croire une seconde. Quant à la fameuse scène de cheval, en bikini, au lieu de muscler mon corps comme toute James Bond Girl qui se respecte, totalement à côté de la plaque, je dégustais tous les jours des fraises au chocolat dans ma chambre…

En Italie, contrairement à la France, vous avez beaucoup joué au théâtre…

J’ai commencé il y a 24 ans, participant au total à une dizaine de pièces ; la dernière en date, interrompue par le Covid, était l’adaptation de 8 Femmes de François Ozon, mais deux ans sur les routes, avec sept partenaires, s’est révélé… compliqué (rires). Cet été, je me produirai en Corse, dans une version de Médée mise en scène par Orlando Forioso, un monologue en français et en italien, d’après les textes de Sénèque et d’Euripide. J’espère enchaîner sur d’autres projets, d’autant que mon chéri me trouve meilleure sur scène que devant une caméra !

Un œuf-bijou, une œuvre d’art

Deux mois et demi de travail préparatoire ont été nécessaires au chef-pâtissier Adrien Bozzolo pour donner naissance à cet incroyable œuf-bijou, inspiré du pendentif siglé Caterina Murino Jewellery. Créé par un artisan compatriote et fidèle collaborateur de la comédienne, le bijou en filigrane d’argent, fait main, se cache dans un micro-œuf, disposé au centre de la pièce, sur lequel est dessinée une clé de coffre-fort. Pas un seul des 41 pendentifs n’est identique, et chaque œuf a requis huit jours de travail à l’équipe du Mandarin Oriental, Paris. La totalité des bénéfices de la vente, prévue du 10 au 18 avril, sera reversée à l’AMREF (2).

Oeuf de Paques
Par Mireille Sartore - Publié le

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