L’univers du spectacle, c’est toute petite que vous êtes tombée dedans ?
Il est vrai que je n’étais pas plus haute que trois pommes quand j’ai commencé à me lancer dans des imitations d’Elvis Presley ! Il fallait que je fasse le clown et j’ai toujours eu le sens du jeu. En revanche, en classe, c’était assez catastrophique. Je me faisais virer de partout.
Était-ce difficile d’être la fille d’Antoine de Caunes ?
J’ai grandi en même temps que la notoriété de mon père. Mes camarades de classe regardaient ses émissions à la télévision et rigolaient devant ses bêtises. Du coup, les rapports étaient faussés car beaucoup d’enfants voulaient devenir mes amis juste à cause de mon nom. Ce qui m’a valu pas mal d’amitiés intéressées, même si à l’époque je ne m’en rendais pas compte… J’avais surtout la désagréable impression de partager mon père avec tout le monde.
Vous-même étiez-vous très proche de lui ?
Mes parents étaient très jeunes lorsqu’ils m’ont eue. Ils avaient respectivement 21 et 22 ans et n’étaient encore que des bébés ! Moi, à 8 ans, je prenais déjà le métro toute seule. Il faut dire que les années 80 étaient synonymes d’insouciance, à des années-lumière du climat qui est le nôtre aujourd’hui et où je m’inquiète souvent pour ma fille adolescente ! Personnellement, j’ai le sentiment de m’être éloignée trop rapidement de l’enfance, ce qui a rendu mon parcours parfois un peu chaotique. Je séchais les cours, j’étais rebelle, antitout. Entre 14 et 17 ans, j’ai fait toutes les conneries.
À 17 ans, coup de chance, vous êtes repérée à la sortie de votre lycée…
Oui, lors d’un casting sauvage où je suis engagée pour faire des publicités. C’est justement en visionnant celle réalisée pour le chocolat Crunch qu’Olivier Jahan me découvre et me confie un rôle dans ce qui sera mon premier long-métrage. En fait, si j’ai réussi à décrocher mon bac, c’est parce que je l’ai passé dans une section option cinéma où je me passionnais pour le montage et la mise en scène.
Ensuite, on a l’impression que les rôles s’enchaînent très vite, que vous devenez l’une des actrices phare de votre génération. Jusqu’à ce qu’on commence à moins vous voir à l’écran…
J’ai joué dans trente films, mais le métier d’acteur est un métier cruel. Pendant un certain temps, vous êtes au top et tout le monde vous veut. Et puis, vous vous retrouvez au creux de la vague et plus personne ne vous désire sans que vous sachiez pourquoi. Il est vrai que je n’ai jamais été une carriériste. Que j’ai toujours voulu faire seulement ce dont j’avais envie.
La musique occupe également une grande place dans votre vie…
Ce qui m’a valu d’animer pendant dix ans l’émission La musicale sur Canal + ! Certains ont cru que je mettais un terme définitif à ma carrière. Les gens me disaient : « Alors, tu n’es plus comédienne ? » C’est fou comme en France, on a tendance à mettre les artistes dans des cases. Sans compter que moi, je ne suis pas du genre à attendre près de mon téléphone ! Je faisais une émission qui me plaisait et dans le même temps, je m’appliquais à construire ma vie privée.