Comment la danse est-elle entrée dans votre vie ?
Ma mère est professeur de piano et mon père un grand amateur de musique classique. J’ai baigné, enfant, dans la musique. Un jour on m’a emmené voir Casse-Noisette. J’ai tout aimé, mais surtout les costumes ! Tout naturellement j’ai demandé à prendre des cours de danse. Même si la première leçon était décevante, pas de tutu, juste une sorte de maillot de bain. Puis à 13 ans, je suis entrée l’école d’art à Séoul. On y apprend les danses classiques, modernes ou traditionnelles, mais également le dessin ou la musique.
Qu’avez-vous appris alors ?
À utiliser le potentiel de mon corps, à gérer ma concentration. Je crois être très sensible à la musicalité, je tiens cela de mes parents. Et cela m’a aidé.
Peu à peu, vous tentez des concours.
D’abord à Séoul. Nos professeurs nous invitaient à nous présenter. Bien classée, je voyais une opportunité d’apprendre. Après, j’ai concouru à Pékin ou aux États-Unis. Je le faisais sans trop réfléchir. Mais c’est quand même le meilleur moyen de se faire remarquer !
En 2007, vous gagnez le grand Prix du Concours de Lausanne puis vous êtes engagée par l’American Ballet II. La petite danseuse de Séoul prend son envol ?
J’ai surtout été très heureuse à New York. Je n’étais pas aussi sérieuse que j’aurais dû l’être. Tout m’amusait sur place. À l’école on étudiait aussi les comédies musicales et je me suis mise à tout voir sur Broadway. J’y dépensais l’essentiel de mon argent. Il y a eu des moments de solitude aussi. Hélas, je n’ai pas été engagée par la suite. La chance a voulu que la directrice du Ballet National de Corée m’appelle. Me voilà soliste sans passer une audition ! Mais je savais également que je désirais repartir, me former ailleurs. Je me suis présentée à Varna, le plus couru des concours en Europe, et j’ai obtenu la médaille d’or. Cela faisait une ligne en plus dans mon CV !