Le musée Jacquemart-André se refait une beauté
« C’est arrivé peu de temps avant le premier confinement, en 2020. Quelques morceaux du plafond ornant le fumoir sont tombés sur le sol. Assez vite, il a été décidé de procéder à des travaux de restauration de cette pièce, mais également d’autres salles » , explique Pierre Curie, le conservateur du musée Jacquemart-André. Outre cette alcôve, le somptueux escalier et sa fresque signée Tiepolo, le plafond du salon de thé (autre œuvre du peintre italien) et la cour extérieure ont également subi un léger lifting. Le fumoir est certainement l’une des pièces où le changement a été le plus notable.De vert, les murs se sont recouverts d’un somptueux rouge grenat, de manière à se rapprocher de la teinte d’origine de la tapisserie. « Lorsque le musée Jacquemart- André a été inauguré en 1913, les murs du fumoir étaient rouges. Ce n’est que plus tard, au fil des rénovations, qu’ils sont devenus verts », souligne Pierre Curie.Un retour aux sources que l’on retrouve également sur les boiseries, qui ont été redorées. Des rideaux aux tapis, du parquet au plafond, aucun détail n’a été oublié.
Une impressionnante collection privée d’œuvres d’art
Accueillant près de 400 000 visiteurs chaque année, le musée Jacquemart-André a fermé ses portes pendant de longs mois, pour accueillir le public dans les meilleures conditions et ainsi respecter le testament et les volontés du duo des collectionneurs Nélie Jacquemart (1841-1912) et Édouard André (1833-1894). Un couple qui, à la suite de leur mariage en 1881, décide de se consacrer à leur collection d’œuvres d’art, acquises en France, mais également à l’étranger.« Ces deux passionnés se sont souvent rendus en Égypte ou en Italie, d’où ils revenaient les bras chargés de tableaux de maîtres. À la mort de son mari, Nélie Jacquemart a continué à collectionner des biens d’exception. Elle peut être considérée comme la rivale européenne d’Isabella Stewart Gardner, la grande collectionneuse d’art et mécène américaine de la fin du xix siècle », analyse Pierre Curie.
Sise dans un magnifique hôtel particulier construit entre 1869 et 1876 lors du vaste plan d’urbanisme de Paris mené par le baron Haussmann, la collection d’œuvres d’art des époux Jacquemart-André fait dialoguer les toiles des Italiens Botticelli, Ucello ou Mantegna avec celles de Rembrandt, Fragonard, Van Dyck ou encore Reynolds. Parmi les merveilles du musée, la fresque de Giambatista Tiepolo qui habille le plafond de la salle à manger est certainement l’une des plus impressionnantes. Provenant de la Villa Contarini à Mira (Italie), cette œuvre majestueuse a été rénovée par la restauratrice Chiara di Marco de l’atelier Arcanes. « Il a fallu procéder à un nettoyage en profondeur puis à une restauration complète de cette pièce incontournable du musée.
Le plafond, qui avait viré au marron, semble désormais plus clair avec ce bleu qui pré-domine », fait remarquer Pierre Curie, au milieu de cette salle bien connue des visiteurs pour son tea time qui affiche une nouvelle décoration (chaises, tapis…) plus confortable. De la salle à manger à la cour du musée, également refaite de fond en comble, il n’y a qu’un pas. Exit les gravillons, place aux pavés clivés. « Il a également été décidé de rétablir le rond végétal et les bandes latérales. Tout comme les différents éclairages de la cour qui ont aussi fait l’objet d’une restauration », détaille Pierre Curie.
Avec ses nouveaux apparats d’intérieur et d’extérieur, le musée Jacquemart-André s’apprête à redevenir l’un des lieux les plus prisés des Parisiens en quête d’Histoire et de beauté. Pour fêter cette réouverture comme il se doit, l’établissement accueille l’exposition événement « Chefs- d’œuvre de la Galerie Borghèse », jusqu’au 5 janvier. Une bonne manière de jouer sur plusieurs tableaux de maîtres.
- Ouvert tous les jours de 10h à 18h.
- Exposition « Chefs-d’œuvre de la Galerie Borghèse » jusqu’au 5 janvier 2025.
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