Musées et galeries

Art Basel Paris Paris au sommet !

Rendez-vous mondial des avant-gardes artistiques, réunissant galeries visionnaires, artistes pionniers et collaborations transdisciplinaires, Art Basel Paris met en lumière le rôle inégalé de la capitale dans le domaine de l’art. Sous la houlette de Clément Delépine, la prochaine édition aura lieu du 24 au 26 octobre au Grand Palais. Entretien avec son directeur, qui quittera le monde des foires fin novembre pour prendre les rênes de la Fondation Lafayette Anticipations.

Art Basel Paris

Grand Palais, avenue Winston-Churchill, 8e www.artbasel.com/
Voir l’itinéraire

En raison des bouleversements géopolitiques récents, pensez-vous que la place de Paris comme carrefour des avant-gardes artistiques et intellectuelles soit menacée ?

Paris menacé ? Je ne le pense pas. Regardez : les galeries internationales ont trouvé ici un terreau fertile. David Zwirner, Gagosian, Hauser & Wirth… ils ne se trompent pas. La scène créative parisienne est plus dynamique que jamais, nos institutions sont formidables. D’ailleurs, pendant notre foire, vous aurez la rétrospective Gerhard Richter à la Fondation Louis Vuitton, l’exposition Sargent au Musée d’Orsay, Jacques-Louis David au Louvre…

Paris reste ce laboratoire culturel unique. Bien sûr, les tensions géopolitiques créent de l’incertitude, mais elles renforcent aussi l’importance des lieux de dialogue culturel. C’est exactement notre rôle. Notre Programme Public avec le Louvre, les Beaux-Arts, le Petit Palais… montre bien que l’écosystème est vivant. Les crises passent, l’art reste, et Paris garde cette capacité unique à faire se rencontrer les gens, les idées, les œuvres.

En 2025, vous entamez votre quatrième mandat à la tête d’Art Basel Paris. Comment définiriez-vous l’identité et la portée actuelle de cette manifestation ?

Après trois éditions, je pense que nous avons vraiment franchi un cap avec notre arrivée au Grand Palais. On sent que la foire a trouvé sa personnalité propre. Ce qui me plaît, c’est cette alchimie entre les galeries françaises – on en accueille plus de 60 qui ont pignon sur rue à Paris – et nos exposants internationaux.

Cette année, avec 206 galeries de 41 pays, on voit bien qu’on a gagné en densité et en diversité par rapport à notre première édition en 2022, qui en regroupait 154. Notre identité se construit justement sur cette capacité à faire dialoguer les scènes locales et internationales, et à mettre en exergue le rôle de Paris comme véritable nexus mondial des avant-gardes artistiques.

Après la première édition au Grand Palais en 2024, quels enseignements avez-vous tirés pour orienter l’organisation cette année ?

Le Grand Palais, c’est évidemment un lieu magique, mais c’est aussi un défi architectural ! L’an dernier, nous avons appris à apprivoiser cet espace immense tout en gardant cette intimité qui fait le charme d’Art Basel Paris. Pour cette année, nous avons souhaité améliorer encore le parcours visiteur – c’est primordial. Nous continuons également à proposer des projets d’ampleur dans le cadre de notre Programme Public, qui se déploie à travers neuf lieux iconiques de la capitale et regroupera des œuvres d’artistes tels qu’Ugo Rondinone, Julius von Bismarck, Alex Da Corte, ou encore Helen Marten. L’idée, c’est de créer un vrai dialogue avec les institutions parisiennes, pas seulement d’occuper un lieu pendant quelques jours.

Comment analysez-vous la dynamique contemporaine du marché de l’art, et quel impact la foire Art Basel Paris exerce-t-elle dans ce paysage en constante évolution ?

Le marché traverse une période de recalibrage, avec notamment plus de prudence des acheteurs dans le haut de gamme. Mais, ce qui m’encourage, c’est que le volume des transactions augmente, ce qui signifie qu’elles sont en hausse dans les segments émergents et moyens.

C’est aussi là qu’Art Basel Paris peut jouer un rôle. Avec 29 nouvelles galeries cette année – 13 dans le secteur Galeries, 9 dans Emergence, 8 dans Premise –, on élargit constamment le spectre, géographique notamment. Notre mission, c’est d’être un révélateur, de créer des rencontres entre collectionneurs et artistes qui ne se seraient peut-être pas croisés ailleurs.

Quelles ont été vos priorités stratégiques pour l’année 2025, et en quoi celles-ci reflètent-elles les enjeux actuels du secteur ?

Mes priorités sont assez simples, au fond : d’abord, continuer à s’ancrer à Paris, notamment dans les milieux créatifs au-delà des arts plastiques ; ensuite, soutenir la diversité des galeries – c’est pour ça qu’on maintient nos tarifs dégressifs, 50 % de réduction pour Emergence, 25 % pour Premise. Les galeries traversent une période mouvementée, on le voit bien, alors on doit les accompagner. Je souhaite rendre encore plus solide l’équilibre entre le soutien donné à l’écosystème local et le niveau d’exigence qui fait notre réputation.

Vous innovez encore, notamment avec “Oh La La!”…

Il faut qu’on continue d’innover. Notre initiative “Oh La La!” fait partie de cet élan : elle invite les galeries à présenter des œuvres répondant à un thème spécifique les vendredi 24 et samedi 25 octobre – on peut donc découvrir une multitude de nouveautés au Grand Palais ces jours-là. Je suis ravi qu’“Oh La La!” soit cette année placée sous la direction artistique de Loïc Prigent, avec comme titre “À la mode”.

 

  • Du 24 au 26 octobre

AUTOUR DE ART BASEL PARIS 2025

La Paris Art Week enivre la capitale avec des foires satellites et des événements devenus indispensables dans le paysage parisien. Art moderne, design, jeunes talents… tous se tournent vers le monde et offrent, entre autres, des arômes d’Asie ou d’Afrique.


Paris Internationale

Nichée sur le rond-point des Champs-Élysées, entre le Grand Palais et l’arc de Triomphe, la foire, dirigée à ses débuts par Clément Delépine, aujourd’hui à la tête d’Art Basel Paris et en route pour la direction de Lafayette Anticipations, propose une esthétique nouvelle entre salon littéraire du XVIIIe siècle et foire d’art contemporain autogérée.

Avec sa sélection pointue de jeunes artistes, ses découvertes, ses gestes performatifs et son entrée gratuite, elle propose des projets d’avant-garde. Cette année, elle célèbre 10 ans d’énergie collective avec “P110”, un parcours qui investit des espaces inattendus du bâtiment de l’exposition avec des œuvres monumentales et des gestes performatifs.

Un modèle alternatif nécessaire !

Design Miami

Dans l’un de plus beaux hôtels particuliers de Paris, les meilleurs experts mondiaux en design historique et contemporain présentent des expositions sélectionnées de meubles, d’éclairages et d’objets d’art de qualité muséale.

Parmi eux, Jean Royère et Line Vautrin chez Aline Chastel-Maréchal, Jean Prouvé chez Patrick Seguin, et encore les excellentes galeries Meubles et Lumières, Scène Ouverte ou Laffanour.

 

  • L’Hôtel de Maisons, 51, rue de l’Université, 7e
  • Du 21 au 26 octobre
  • www.designmiami.com

 

Helen Marten. 30 Blizzards

Si vous cherchez le lieu branché partenaire de la foire Art Basel Paris, foncez au Palais d’Iéna ! Ce bâtiment iconique du 16e abrite le Conseil économique, social et environnemental, et se transforme en scène avant-gardiste pour Helen Marten.

L’artiste londonienne, dont les œuvres brillent dans les collections du MoMA à New York ou de la Tate à Londres, présente sa première performance, intitulée 30 Blizzards.

Soutenue par Miu Miu, partenaire officiel du Programme Public d’Art Basel Paris pour la deuxième année consécutive, l’artiste propose une chorégraphie immersive aussi forte qu’inédite, à la pointe de l’exploration des récits féminins.

Helen Marten. 30 Blizzards

Si vous cherchez le lieu branché partenaire de la foire Art Basel Paris, foncez au Palais d’Iéna ! Ce bâtiment iconique du 16e abrite le Conseil économique, social et environnemental, et se transforme en scène avant-gardiste pour Helen Marten.

L’artiste londonienne, dont les œuvres brillent dans les collections du MoMA à New York ou de la Tate à Londres, présente sa première performance, intitulée 30 Blizzards.

Soutenue par Miu Miu, partenaire officiel du Programme Public d’Art Basel Paris pour la deuxième année consécutive, l’artiste propose une chorégraphie immersive aussi forte qu’inédite, à la pointe de l’exploration des récits féminins.

Par Anne Kerner - Publié le

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