Le nouveau chapitre de la Fondation Cartier
C’est l’un des événements de l’automne. Le 25 octobre, la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain prend ses nouveaux quartiers en plein cœur de Paris, au 2, place du Palais Royal. Soit à un jet de pierre du Louvre et de la Comédie-Française. Une localisation stratégique pour attirer un nouveau public.
« Compte tenu de son emplacement, en plein milieu de la capitale, nous allons bénéficier de la venue de visiteurs qui ne venaient pas forcément dans nos anciens locaux du 14e arrondissement, c’est-à-dire des touristes étrangers, des personnes de passage dans le quartier et bien d’autres encore », observe Grazia Quaroni, directrice de la collection de la Fondation.
Cette nouvelle adresse signe le début d’un chapitre inédit pour l’institution, qui, depuis 1994, était installée au 261, boulevard Raspail, dans le sud de Paris.
L’édifice tout de verre et d’acier, signé Jean Nouvel, était bien connu des esthètes, qui n’hésitaient pas à traverser la capitale pour admirer les expositions et les nombreuses propositions (concerts, spectacles vivants, conférences…) de cette institution privée créée en 1984 par la Maison Cartier et son président, l’homme d’affaires
Un nouvel écrin signé par l’architecte Jean Nouvel
Si l’adresse change, l’architecte reste le même. Comme ce fut le cas dans les années 1990, Jean Nouvel est toujours à la manœuvre. Si la façade du 2, place du Palais-Royal n’a pas été modifiée en raison de son inscription aux Monuments Historiques, l’intérieur a en revanche été totalement remanié.
« C’est un espace très spectaculaire, modulable et flexible, avec des effets de transparence. On peut voir cet endroit comme une sorte de caverne magique ouverte sur la ville », analyse Antoine Picon, professeur d’histoire de l’architecture et auteur d’un article dans l’ouvrage collectif La Fondation Cartier pour l’Art Contemporain par Jean Nouvel (Éditions Fondation Cartier).
Sis dans l’édifice haussmannien des anciens Grands Magasins du Louvre, le projet architectural de Jean Nouvel est entièrement ouvert vers l’extérieur grâce à ses grandes baies vitrées.
« Les passants font véritablement partie du panorama. Avec l’architecture de Jean Nouvel, il y a l’idée que le musée rentre dans la ville. La Fondation Cartier entend être partie prenante dans le domaine de l’art contemporain, mais aussi dans la vie quotidienne des Parisiens », explique Grazia Quaroni.
À l’intérieur du bâtiment, une architecture dynamique a été privilégiée avec la mise en place de cinq plateformes mobiles qui transforment une simple visite au musée en une véritable expérience pour le public. Les surfaces d’exposition sont, quant à elles, beaucoup plus importantes que dans les anciens locaux (6 500 m2 contre 1 000 m2 auparavant).
Un changement d’échelle, mais une démarche qui reste la même : proposer un espace d’exposition et d’expression à des artistes venus du monde entier.
« Nous continuons à vouloir nous ouvrir à de nouvelles géographies et cartographies. La Fondation Cartier pour l’Art Contemporain a très rapidement voulu donner un lieu de création à certains artistes qui n’étaient pas forcément représentés dans d’autres institutions, à l’image de ceux qui venaient d’Amazonie. Avec ce nouveau bâtiment, l’enjeu reste le même », indique Grazia Quaroni.
Une exposition inédite retraçant quatre décennies de programmation
Ce nouveau chapitre commence par une exposition de grande envergure, baptisée “Exposition Générale”.
L’événement (qui se tient jusqu’au 23 août 2026) dévoile l’identité artistique de la Fondation Cartier et son patrimoine. Au total, près de 600 œuvres de plus de cent artistes ayant jalonné la riche programmation de l’institution depuis sa création jusqu’à aujourd’hui sont réunies.
« Une telle exposition n’avait encore jamais été présentée à Paris, se réjouit Grazia Quaroni, qui en assure le commissariat. C’est une grande première pour la collection de la Fondation Cartier. »
Cette collection permet de retracer plus de quarante ans de création contemporaine internationale à travers le travail d’artistes tels que Claudia Andujar, Sarah Sze, Junya Ishigami, David Lynch ou encore Annette Messager.
Le Palais-Royal ou l’épicentre de l’art contemporain à Paris
Avec cette ouverture de la Fondation Cartier et son exposition événement, le quartier du Palais-Royal se transforme doucement, mais sûrement, en véritable épicentrede l’art contemporain à Paris.
« Le centre de la capitale devient plus perméable à cette forme d’expression depuis quelques années maintenant. Il suffit de regarder la belle fréquentation de la Bourse de Commerce depuis son ouverture en 2021 », fait remarquer Antoine Picon.
Un constat partagé par Grazia Quaroni : « Même le Louvre se met à l’art contemporain. Le centre de Paris, en dépit de son cachet historique important, réussit à s’ancrer dans le présent. »
Un présent qui s’écrit en même temps que la belle histoire de la Fondation Cartier, qui n’en finit pas de rayonner dans le monde de l’art contemporain !
- Du mardi au dimanche, de 11 h à 20 h (22 h le mardi)
- Plein tarif :15 €, tarif réduit : 10 €
- “Exposition Générale”, du 25 octobre au 23 août 2026
- La Fondation Cartier pour l’Art Contemporain par Jean Nouvel, de Jean Nouvel, Beatriz Colomina, Béatrice Grenier, Mathieu Forest, Cyril Desroche, Martin Argyroglo, Danica O. Kus, Antoine Picon, Éditions Fondation Cartier, 216 pages, 49 €

La fondation Cartier en quelques chiffres
- accessibles au public, dont 6 500 m2 de surfaces d’exposition.
- fonctionnant avec un système de poulies et de câbles, qui peuvent être placées dans 11 positions verticales différentes.
- pour une vue imprenable sur les toits végétalisés.
- dans l’auditorium baptisé Studio Marie-Claude Beaud.
- de hauteur sous plafond et 150 mètres de longueur pour la “traversée” de la place du Palais- Royal à la rue de Marengo.
- c’est de ce siècle que datent plusieurs éléments d’architecture du bâtiment, tels que la façade et l’intérieur de la cour du Palais-Royal, la façade extérieure et les arcades extérieures.
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