Pluie d’étoiles au Prince de Galles
C’est sous le signe des goûts et des saveurs que le Prince de Galles place sa saison estivale, aiguisant les appétits des plus exigeants des becs fins et des fines bouches. Les adeptes de la sophistication nippone du fameux chef étoilé Akira Back, dont c’est la première table en Europe (ouverte le soir), toute habillée d’or et noir, de laques, d’imprimés subtils et d’encadrements asymétriques, y retrouvent les fans de la « bistronomie » de Norbert Tarayre. Lequel signe au Restaurant 19.20 une cuisine populaire, de générosité et d’émotions, sublimant le produit de saison et la qualité de nos terroirs (90 % des produits sont sourcés dans l’hexagone), avec un menu très accessible dans un décor où les tableaux et fresques exotiques rappellent le coup de pinceau naïf du douanier Rousseau. Le restaurant est auréolé d’un bar spectaculaire – où les cocktails Signature n’ont égal que la quarantaine de crus de cognacs référencés – qui ouvre sur le patio, objet de tous les rendez-vous estivaux. Véritable oasis et poumon vert du palace avec ses mosaïques d’origine classées, ses palmiers, son mobilier de brasserie chic, ses bungalows intimistes, il se mue cet été en jardin zen, entre pierres, roseaux et lanternes, tout entier dédié au Tanabata matsuri ou Festival des étoiles. Celui-ci sanctifie l’amour de deux astres et âmes sœurs, Orihime et Hikoboshi, qui ne se croisent qu’une nuit par an (le 7 juillet ou le 7 août selon les régions), nuit pendant laquelle les vœux romantiques accrochés aux branches des bambous sont exaucés.
Le Patio se met au diapason en proposant des cocktails et des mocktails japonisants, des grands crus de thés, des sakés d’exception, et la possibilité pour les hôtes d’inscrire leurs vœux sur un tanaku (petite carte verticale traditionnelle) déposé aux pieds d’un érable japonais. Les trois étoiles au firmament du groupe Marriott, les chefs du Prince de Galles Akira Back et Ryan Cho et celui du Prince Gallery Tokyo Kioicho, Ken Takahashi, composent pour l’occasion une symphonie de mets à partager, des tacos de thon, des Rock Shrimps, des sushis et Chirashis… Avec en point d’orgue, un mets traditionnellement dégusté à l’occasion de la rencontre des amants, le Sōmen, un plat de nouilles de blé dont la finesse rappelle la chevelure luminescente des étoiles filantes. Et pour harmoniser l’ensemble dans un accord parfait, la cheffe pâtissière du palace Hélène Kerloeguen met la main à la pâte pour nous régaler à toute heure de la journée, inspirée par les rues japonaises pavoisées de stands de desserts, une tradition gourmande datant du XVIIe siècle où il fallait pouvoir nourrir à tout moment les samouraïs et les seigneurs de guerre sur les chemins de la gloire.