Cour des Vosges L’hôtel des esthètes
Le groupe hôtelier Evok cultive la distinction et la singularité avec des établissements tous solidement ancrés dans leur milieu naturel, à savoir les quartiers les plus emblématiques de la capitale dont on retrouve le parfum au fil des pièces, de chambre en chambre. Avec Cour des Vosges, on met le cap sur la grande Histoire, direction l’une des trois anciennes places royales de Paris, la place des Vosges, chef-d’œuvre dentelé d’arcades que couronnent des hôtels particuliers du XVIIe siècle, en brique rose, classés monuments historiques. Dont celui de Montbrun au numéro 19, qui abrite l’hôtel et ses douze chambres et suites (de 25 à 60 m2) sur quatre étages, ouvrant toutes sur les géométries parfaites du square Louis XIII, ponctuées de fontaines et de bosquets. « Même pour les Parisiens, cette vue depuis les étages est une révélation ! », s’enthousiasme Emmanuel Sauvage, directeur général du groupe Evok Hôtels Collection.
Dans ce 5 étoiles tenu d’une main de velours par une maîtresse de maison et un majordome (24/24) pour un service cousu main, chaque chambre est comme un pied-à-terre dans lequel on vit Paris à la façon d’un Parisien. « C’est un concept hybride, car faute de place nous n’avons pas de parties communes. » Pas de parties communes, mais un grand bain romain tout de même, sous un plafond voûté, ainsi que des massages en chambre et les services d’un coach personnel, pour s’entretenir en bénéficiant de prestations de luxe. Et un restaurant au rez-de-chaussée sous les arcades, intégré à la vie parisienne, où l’on peut goûter le charme d’un repas léger derrière la vitrine, ou siroter un thé autour d’un dessert de Yann Brys (en vente également à emporter), meilleur ouvrier de France, sur la si pittoresque terrasse ombragée. « La configuration particulière de Cour des Vosges fait que nos hôtes sortent davantage, vivent plus librement la ville, tout en se ressourçant dans un lieu calme et exceptionnel, à l’atmosphère radicalement différente d’un palace classique.
Un lieu stratifié par l’Histoire, décoré par l’agence Lecoadic-Scotto (avec la participation des architectes des Bâtiments de France) qui s’est coulé dans le bâti classé, réalisant un décor mâtiné de touches seventies, dans l’esprit d’une grande maison familiale qui aurait traversé les siècles avec élégance. « Ce n’est pas une reconstitution du passé telle qu’on la retrouve dans certains châteaux. C’est important d’être dans son temps, pas figé dans celui de sa construction. » Ainsi, les lits à baldaquin sont revisités en cocons futuristes aux parois coulissantes, habile façon de ne pas toucher à la structure “sacrée” et inviolable. « L’idée était de conserver cet héritage, de le transformer subtilement pour mettre en valeur l’ensemble des éléments classés », précise Emmanuel Sauvage.
Tout en respectant l’esprit du lieu et en conservant les volumes, avec ses cinq mètres de hauteur sous plafond, ses poutres décorées et son sol en terres cuites d’origine, la maison semble s’être enrichie des objets des générations qui s’y sont succédé, des antiquités, des œuvres d’art – sélection de la galeriste Amélie du Chalard -, d’ouvrages choisis par le libraire Anatole Daesachy, de pièces de mobilier vintage et contemporaines. « Tout a un sens, une histoire, le neuf et le vieux s’épousent harmonieusement. Nous avons voulu retracer la vie d’un ancien hôtel particulier, le passage des années à travers l’accumulation des souvenirs, dans un mix de classicisme et de modernité, et nous avons poussé le souci du détail jusqu’à retrouver des magazines des années 20, ou des Paris Match des années 60. » Ce qui explique que la clientèle ici soit si particulière, composée d’esthètes passionnés d’histoire et de culture, soucieux de calme et d’anonymat.