Evok Collection 10 ans de succès et de liens tissés
Des hôtels designés par les plus grands architectes d’intérieur (Philippe Starck notamment pour les Brach), qui mêlent les œuvres d’art, des tables renommées et des spas tout en volupté. L’aventure, commencée à Paris avec les hôtels Nolinski, Brach, Cour des Vosges, Sinner (désormais vendu) et le restaurant doublement étoilé Palais Royal, se poursuit aujourd’hui dans les plus belles capitales du luxe en Europe, de Venise à Madrid, avec des ouvertures qui se succèdent depuis quelques années. Emmanuel Sauvage, le directeur général du groupe, révèle les clés de ce succès.
Quel bilan tirez-vous de ces dix années ?
Emmanuel Sauvage : « La fierté personnelle d’une réussite d’équipe. Nous étions trois au début de l’aventure, nous sommes aujourd’hui plus de 700. C’est très exaltant de partir d’une page blanche, de bâtir des équipes et de prospérer avec elles. C’est aussi un point d’étape pour nous. Nous avons assis les bases, aujourd’hui nous les développons. Et dans ce moment important, nous avons la chance d’être rejoint par un nouvel action- naire (Clarins, MyBlend…) qui a la même conception holistique et expérientielle du bien-être que nous. »
Qu’est-ce qu’Evok a apporté à l’hôtellerie ?
Emmanuel Sauvage : « Nous avons contribué à une modification de l’hôtellerie de luxe en France, qui était très stéréotypée. Il y avait le palace et une offre de cinq étoiles, bien en dessous qualitative- ment. Nous avons volontairement travaillé ce créneau, entre le 5 étoiles et le palace, avec un autre style de service, une autre philosophie, un luxe sans snobisme, des établissements à taille humaine où il se passe toujours quelque chose. Tout en préservant de hauts standards de qualité, nous avons participé à faire évoluer les codes du service, en recrutant des personnalités en phase avec les lieux, et non plus des gens qui se fondent dans le décor. »
Comment voyez-vous les dix pro- chaines années ?
Emmanuel Sauvage : « Nous avons décidé de réduire notre portefeuille de marques pour avoir une ligne claire, lisible, nous recentrer et nous concentrer sur le développement de nos deux marques principales, Nolinski et Brach, avec leur signature singulière. Après Paris et Venise, nous avons un Nolinski en construction dans le golfe de Saint-Tropez, et dans la foulée du Brach Madrid, nous en ouvrons un à Rome. D’ores et déjà, nous cherchons de nouvelles adresses. D’ici cinq ans, nous en aurons trois de plus, probablement en Europe, mais on ne s’interdit rien, tant que sont réunies les conditions d’une installation, à savoir la localisation – des villes stratégiques – et l’architecture, avec des bâtiments qui ont un cachet particulier. »
Vous avez également l’hôtel Cour des Vosges, une adresse plus confidentielle avec un service très individualisé, et le restaurant deux étoiles Palais Royal. Qu’envisagez-vous les concernant ?
Emmanuel Sauvage : « Cour des Vosges est une adresse à part et doit le rester. On envisage son essor de façon parallèle et plus opportuniste, en fonction des espaces qui se présenteront à nous, qui devront être aty- piques, exceptionnels, idéalement situés. C’est aussi le cas pour notre restaurant 2 étoiles Palais Royal, développé à Paris et à Venise, porte-étendard de la gastronomie française telle que nous la concevons, moderne, ouverte, où l’on mange très bien, avec une belle qualité de service.
Qui sont vos clients ?
Emmanuel Sauvage : « Nos clientèles varient en fonction de l’ADN de chaque marque, mais on retrouve des points communs, et notam- ment la recherche d’un luxe différent. Nos maisons sont ouvertes à tous, pas en repli ni recluses. On veut qu’elles soient l’écrin de belles rencontres. Nos métiers consistent à faciliter la vie de nos hôtes et visiteurs, à les rendre plus heureux, à transformer un beau moment en souvenir inoubliable, qu’ils soient clients du bar, du restaurant ou bien de l’hôtel.
Comment allez-vous célébrer vos dix ans, pensez-vous à un mode festif ?
Emmanuel Sauvage : « Justement non, nous aimons être là où l’on ne nous attend pas et avons décidé de prendre le contrepied en multi- pliant les rencontres culturelles, philosophiques, sportives, dans de petits formats. Les rencontres, c’est un peu ce qui nous symbolise, en tant que créateurs de liens entre nos clients, entre l’intérieur et l’extérieur. Et l’art sous toutes ses formes est omniprésent dans nos établissements. Cela nous a conduit à créer un prix littéraire il y a cinq ans, le Prix de la Mode en 2024, et désormais le Prix Cinéma dont Pierre Niney est le président du jury, et qui sera décerné en novembre. Plus que jamais nous souhaitons nous ouvrir, pour être, le temps d’une belle rencontre, un antidote aux tensions qui traversent notre société. »